Depuis cette opération plus que délicate, la greffe de ce cœur artificiel, que j'avais subi j'avais été emmené à passer plusieurs semaines à l'hôpital et le fait d'y revenir sur une base régulière afin de subir divers examens se voulait des éléments incontournable du protocole de traitement auquel je devais me conformer. Évidemment je n'y voyais pas là une grosse contrainte après tout cela me donnait une raison de plus pour venir voir, à son travail, la femme que j'aime.

Bien entendu par moment je n'étais pas sans en avoir marre de cette situation, toujours les mêmes examens de routines, j'avais l'impression que c'était toujours la même chose … s'en était plus que redondant. Lorsque Jamison me tira dessus afin de me sortir de l'impasse dans laquelle je m'étais foutu j'étais loin de me douter de ce qui m'attendrait dans le détour.

Sortant du bureau de mon cardiologue traitant, je passai par celui de ma femme mais elle semblait occupé, je continuai donc mon chemin et passant dans un couloir j'eus l'impression de croiser quelqu'un que je n'avais pas vu depuis un sacré moment. Je ne pouvais pas y croire, j'étais d'avis que mon imagination me jouait un vilain tour, mais c'était à s'y méprendre. Ce regard, ce sourire, cela ne pouvait n'être qu'elle. M'approchant je finis par me décider et à me manifester. Savana? C'est toi? Bien entendu j'étais loin d'être persuadé à 100 % qu'il s'agissait d'elle … il était possible que je me sois trompé bien que cela m'aurait étonné.

Je ne tardai pas à réaliser que je ne m'étais pas trompé lorsqu'elle me demanda de la rassurer sur mon état de santé, l'inquiétude ne pouvant que se lire sur son visage. Je prends du mieux depuis que ton collègue m'a tiré dessus. Bien évidemment voyant l'expression de son visage je ne tardai pas à rectifier mes propos. T'en fais pas je plaisante. Bien qu'il était vrai que Jamison m'avait tiré dessus c'était pour de bonnes raisons et je ne voulais pas inquéter Savana inutilement. J'ai simplement subit quelques examens … de la routine. Je ne me voyais pas lui parler de mon état de santé, on venait tout juste de se revoir je n'allais pas la plonger dans l'inquiétude aussi rapidement. Lui souriant je l'embrassai ensuite sur la joue. Je manque à tout mes devoirs. Je lui souris de nouveau. Et toi , ma belle, comment vas-tu?

La teneur de ses propos à mon égard fut de nature à me faire réaliser qu'elle n'avait pas la moindre idée de ce qui m'était arrivé il y a de cela quelques mois, je me félicitais donc d'avoir réussi à banaliser le tout en prétendant qu'il ne s'agissait tout simplement que d'une mauvaise plaisanterie. Il y avait si longtemps que nous ne nous étions pas revu … je ne voulais pas non plus qu'elle se mette à se faire du soucis à propos des trucs sur lesquels elle ne pouvait exercer aucun contrôle. Évidemment je ne pus que lui adresser un sourire plus qu'amusé par la situation lorsqu'elle m'intima l'ordre de ne plus la faire marcher dans ce genre de conneries de mon cru. Promis. Après tout je ne voulais pas qu'elle se prenne la tête pour un détail aussi futile que celui là. Ne voulant guère trop l'inquiéter, elle semblait avoir d'autres soucis, je l'entendis me demander si tout allait bien. On peut dire ça. N'étant pas doué pour l'art du mensonge j'avais préféré lui répondre en me montrant plutôt évasif … c'était l'évidence même qu'il m'était arrivé d'éprouver quelques soucis.

Lui ayant demandé ce qu'elle devenait je l'écoutai me parler de son parcours de ce qu'elle avait fait auparavant et de ce qu'il en était maintenant de son quotidien. Tu m'as l'air en pleine forme, totalement épanouie, c'est un pur plaisir que de te revoir. Je l'entendis ensuite me parler du fait que son collègue voyait actuellement un médecin. Rien de grave au moins? Je savais pertinemment que les truands de New York pouvaient se montrer durs et que le job de flic en était un des plus périlleux. J'en serais même plus que ravi. C'est en ces mots que je répondis à sa charmante invitation.

Je la reconnaissais toujours entrain de faire semblant de me menacer, heureusement que je connaissais son humour sinon j'y aurais cru. Bien entendu j'avais préféré éviter de lui parler de ce qui m'avait emmené à l'hôpital, nous venions tout juste de nous retrouver j'étais donc d'avis qu'il était pour le moment – à tout le moins – prématuré de lui en parler. Préférer ne pas divulguer certains détails et mentir sont deux choses plus que distinctes. Je tentai de me ressaisir avant de reprendre la parole. Tu as probablement entendu parler de cette folle prise d'otage qui avait eu lieu dans cet hôpital, en plein département de pédiatrie? Celle au cours de laquelle l'agent Jamison Reagan se retrouva contraint de tirer dans l'épaule d'un des otages? Je me disais qu'il était impossible qu'elle n'en est pas entendu parler. Et bien, veinarde, tu as devant toi le fameux otage. De toute évidence la subtilité était loin d'être mon fort. Je préférais en rester là j'étais d'avis qu'il s'agissait déjà là d'un gros morceau à faire passer.

L'entendant me dire que le fait d'être maintenant flic représentait à ses yeux un changement plus que bénéfique je l'entendis me demander ce que je faisais maintenant. Je sentais que le tout allait se corser et pas qu'un peu. Après la mort de mon père et suite à ma longue convalescence, découlant de cette opération ou l'on m'a greffé un cœur artificiel, j'ai finis par reprendre la direction du holding financier qui m'a été légué. Là le morceau n'était pas gros, il était immense.

Histoire de détourner la conversation je m'intéressai au sort de son collègue. Les fichus chiens je te jure. C'est alors que nous décidâmes, suite à sa proposition, d'aller prendre un verre ensemble. Et bien il y a un bar pas très loin d'ici.

J'avais dit le tout avec un certain détachement que les gens à qui j'en parlais pouvait croire que je n'en avais rien à cirer et que le tout me laissait de marbre, la réalité était pourtant tout autre … simplement que je désirais aller de l'avant. Tu sais si je voulais plaisanter je crois que j'aurais opter pour un autre sujet. La voir verser des larmes ne me laissait pas de marbre si bien que je glissai ma main contre sa joue histoire de me montrer rassurant. T'en fais pas ça peut aller. Je lui souris histoire de me montrer rassurant. Le stress fait partie intégrante de la vie je tente donc de faire avec. Son langage non verbal se voulait des plus révélateurs il suffisait de la regarder pour réaliser que l'ampleur de la situation était de nature à la dépasser … d'une certaine façon je la comprenais. Je ne crois pas qu'il existe une bonne façon d'annoncer ce genre de choses et puis si je suis en mesure de t'en parler maintenant c'est une preuve que tout c'est bien déroulé. Non? Je ne voyais pas pourquoi il fallait en faire tout un drame … j'avais survécu après tout.

La belle blonde s'étant redressée je profitai de ce moment afin de la serrer dans mes bras et c'est alors qu'elle me demanda de ne pas bouger le temps qu'elle aille voir le médecin. D'accord. De toute façon ce n'était pas comme si l'on m'attendait quelque part.

La belle blonde s'éclipsant, sans doute voulait elle avoir des nouvelles de son collègue, je la vis revenir en ma direction et c'est alors qu'elle accepta de partir de l'endroit en ma compagnie. Parfait, allons-y. Tu sais parfaitement que je n'ai jamais aimé parler de moi mais je te dirai tout ce que es en droit de savoir me concernant. Sois sans craintes. Ses derniers mots avaient été de nature à me toucher. Je tiens également à toi mais bon que veux-tu qu'il m'arrive je suis plus fort que Superman … même la kryptonite ne parvient pas à m'atteindre. Bien entendu je plaisantais mais il le fallait bien.