Alec avait été loin d’être toujours tendre avec moi lorsque j’étais encore très jeune dans le métier. Il m’en avait fait baver mais je ne le lui en voulais pas car s’il n’avait pas été aussi dur, je ne serai probablement pas devenu celle que je suis devenue. Il m’a permis de devenir une meilleure personne et un bien meilleur flic ! Et lorsque j’ai vécu l’un des nuits les plus difficile de ma vie je n’ai pas hésité à me tourner vers lui même si j’avais eu peur qu’il me voie en réelle position de faiblesse et qu’il ne voit plus que ça. Une femme qui a été battue par son partenaire, mais heureusement ça n’avait pas été le cas. Je ris à sa remarque sur mon ex.

C’est vrai que tu aurais pu ! Mais tu as fait bien plus que ça, tu m’as mise à l’abris de ses coups et protéger des personnes qui auraient pu me juger et me voir juste comme une petite chose fragile à cause des marques que j’avais sur le corps. Et après qu’il ait essayer de me tuer, tu as mis toutes les polices de la ville et même du pays de ce que j’ai pu entendre en alerte pour être sûr de le retrouver !

Je lui souris. Nous sommes ensuite interrompus dans notre discussion par l’officier Daves qui les salue. Je le salue en retour et laisse à Alec le temps de discuter avec lui et rapidement il redémarre le moteur de sa voiture pour partir au Ruislip Lido, l’officier Daves ayant proposé de nous ouvrir la route. Je le remercie en lui souriant. Puis je me concentre à nouveau sur Alec lorsqu’il me demande s’il me dépose chez moi ou si je l’accompagne.

Je veux bien t’accompagner, j’ai mon insigne sur moi. Mais promis je ne te dérangerai pas une fois sur place.
     

Miller n'avait pas été avec le dos de la cuillère quand il avait lancé les recherches sur l'ex de Riley. Certains avaient trouvé qu'il exagérait les choses, mais d'autre s'était lancer avec corps et âme dans cette recherche après tout la police est une grande famille et quand l'un à des problèmes, on se serre les coudes. Mais Miller n'attendait aucun remerciement en retour il avait tout simplement voulu aider Riley et qu'enfin elle puisse vivre sans crainte. 

Demandant à Riley si elle souhaitait l'accompagner, celle-ci avait accepter en lui promettant qu'elle ne le dérangerait pas. Miller ne se fessait aucun souci là-dessus, il savait comment était Riley dans le travail ce qu'il craignait le plus cela était ces fichus vautours de journalistes.

Quand ils furent arrivés au Ruislip Lido Miller garait la voiture sur le bord de la route. En contre bas se trouvait la plage. Enlevant sa ceinture, Miller lâchait un soupire avant de sortir de la voiture puis descendit la petite colline aidant en même temps Riley avant de se mettre en route vers le groupe de personnes qui se trouvait autour de la bâche blanche. Après quelque pas une horde de journalistes arrivaient. Miller ne fit aucun signe poursuivant son chemin avant d'interpeller un policier. Qu’est-ce que vous foutez ? Placez un périmètre, je veux aucun journaliste sur cette plage ! 



S'avançant vers le groupe, Miller priait intérieurement par crainte de ce qu'il allait retrouver sous cette bâche blanche. S'accroupissant, Miller soulevait la bâche et malheureusement, sa crainte fut réel, sous cette bâche se trouvait le corps d'un gamin âgé d'environ une dizaine d'année. Restant professionnel, il regardait le gamin sans le toucher puis replaçait la bâche. Se redressant, il regardait autour de lui avant d'interpeller le légiste. Qu'est-ce que vous pouvez dire ? Selon la rigidité cadavérique le gamin est morte entre onze heurs du soir et minuit. Il porte des marques de strangulation autour du cou. Il y aurait des violences sexuelles ? Aux premières constatations aucune, mais je vous dirais cela après l'autopsie. Miller fit un signe positif, et regardait l'un des policiers présent. Il y a des témoins ? Non aucun capitaine. À onze heurs, la plage est le plus souvent tranquille, parfois quelques jeune y viennent pour flirter. Oui, je vois... Miller fit un signe que s'ils avaient terminé, ils pouvaient embarquer le corps. On connaît l'identité du gamin ? Il semblerait que ce soit Danny Latimer, ses parents ont signaler sa disparition ce matin. 

Miller prit les renseignements que lui tendit le policier puis il rejoignit sa voiture avec Riley. S'asseyant sur le siège de la voiture, il posait sa tête sur l'appuie-tête et fermait les yeux quelques secondes avant de les rouvrir. Je déteste faire ça. Quittant le parking, il se rendait à l'adresse qu'on lui avait donnée. Miller laissait le choix à Riley de l'attendre dans la voiture ou de le suivre puis il allait sonner à la porte de la famille. Un homme ouvrit la porte. Monsieur Latimer ? Alec Miller, je suis de la police. Miller montait sa carte puis il entrait dans la demeure. Suivant l'homme, il fut invité dans le salon où se trouvait une femme les yeux rougis avec une jeune fille assise dans un canapé. Miller regardait rapidement la pièce où il se trouvait et voyant une photo du gamin, il comprit qu'il était malheureusement à la bonne adresse. Vous avez retrouvé mon fils ? Demandait rapidement la mère. 



Miller fit un signe positif avant de prendre place sur un siège face à eux. Oui, nous avons retrouvé Danny. Il fit une pause avant de reprendre. Madame Latimer, j'ai le regret de nous annoncer que Danny a été retrouvé mort. La suite, Miller s'y attendait, ce furent les cris, les hurlements de douleur de la famille. Puis les questions comment et pourquoi, auquel Miller ne pouvait y répondre pour le moment. Il leur expliquait où se trouvait leur fils et les démarches à faire avant de quitter la maison pour reprendre place dans la voiture. C'est bien le seul truc que je déteste dans mon job, affronter le regard des parents et leur annoncer la mort de leur gamin. 
     

Tout s’enchaine très vite à partir du moment où l’agent Daves nous permet de sortir du bouchon dans lequel nous étions coincé. Je me retrouve avec lui au Ruislip Lido et sors de la voiture afin d’aller voir ce qui se passait tout en restant discrète pour ne pas gêner Alec. Ça faisait très longtemps que nous n’avions plus eu l’occasion de travailler ensemble et même si en l’occurrence j’avais plutôt un rôle d’accompagnatrice, le revoir agir sur une scène de crime et être à ses côtés me rappelais de bons souvenirs. Des bons souvenirs du passé qui sont vite remis à leur place dans le passé, par un présent très difficile avec le décès d’un petit garçon qui allait briser sa famille, rien ne serait jamais plus pareil pour eux à partir d’aujourd’hui. Je reste en retrait mais suffisamment proche pour voir le corps du petit garçon et entendre les premières constatations du légiste ainsi que les réponses aux questions qu’il pose à un autre agent sur place.



Une fois les renseignements pris quant à l’identité de l’enfant et l’adresse de ses parents, je rejoins la voiture avec Alec et m’installe sur le siège passager. Lorsqu’il me confie qu’il déteste faire ça je le regarde pose ma main sur son épaule et lui dit.

Je comprends, pour moi c’est la partie la plus dur du métier. Parce que tu sais que quoi que tu dises à la famille, rien ne pourra atténuer la douleur et le choc de la perte d’un être qu’ils aimaient plus que tous.

Nous nous rendons ensuite dans le quartier ou le petit garçon vivait avec sa famille et j’avoue que c’est le moment que je redoute le plus, celui ou pour eux, leur fils à juste fuguer, qu’il va revenir et où tu leur annonce qu’il est décédé et qu’il ne rentrera jamais. J’accompagne Alec et me présente à mon tour.

Riley Harper, je suis également de la police.

Je rentre à mon tour dans la maison et suis le père de Danny qui nous conduit jusqu’au salon où se trouve sa femme et une jeune femme qui pourrait être la sœur ainée de Danny. Je reste dans l’encadrement de la porte, laissant Alec faire son travail, regardant des photos de la famille et reconnaissant bien le visage de Danny sur les photos. Alec leur annonce alors le décès de leur fils et il y alors ce moment où tu vois la lueur d’espoir qu’il avait de revoir leur fils s’éteindre pour laisser place à un chagrin dévastateur qui comme une tempête emporte tout sur son passage et ne va laisser que tristesse et désarrois. Les cris, les larmes et parfois la colère faisait partie de ce type d’annonce, suivent ensuite des questions auxquelles Alec ne peut pas répondre pour l’instant avant qu’on ne quitte finalement la pièce puis la maison pour retourner dans la voiture. Ou l’ambiance avait bien changé, elle était bien plus lourde que lorsque nous avions quitté la maison de mes parents. Ce qui était plus que normal au vu des évènements survenu depuis lors. Alec est le premier à briser le silence, je tourne ensuit la tête vers lui et acquiesce.



Je suis d’accord…

Je respire un bon coup ensuite avant d’ajouter.

Si tu as besoin de quoi que ce soit pour avancer dans cette enquête n’hésites pas à me le dire. Aux renseignements, j’ai certains moyens et je pourrai m’en servir pour t’aider, je ne pense pas que mon chef refuserait surtout qu’il s’agit d’un enfant.

Je marque une nouvelle pause avant de lui dire.

Je sais que c’est ton enquête mais si je peux t’être utile, je t’aiderai avec plaisir.

     

Dans la voiture avec Riley, Miller lui confiait qu'il détestait ce mauvais côté du boulot. Et il ne devait pas êtes le seul a détester cette partie de l'enquête. Dans chaque enquête, il est toujours difficile d’annoncer la mort d'une personne, mais quand c'est un enfant cela l'est encore plus. Riley voulait lui porter aide pour trouver le meurtrier et Miller lui adressait un sourire alors que elle lui annonçait que cela était son enquête mais que elle comptait juste lui porter aide. Merci. Mais je préfère attendre les résultats du légiste avant de me lancer. Mettant le contact de la voiture, Miller quittait le petit quartier pour se mettre en route direction Southwark, mais après trente minutes de routes, il décidait de s’arrêter pour faire une pause. En premier digérer la nouvelle affaire qui venait de lui tomber sur la bar, mais surtout parce qu'il avait faim. S'arrêtant sur le parking d'un snack, Miller invitait Riley à se manger un burger ou ce qu'elle désirait manger avant de prendre place assise tous deux à la terrasse du snack. C'est loin d'être le super restaurant quatre étoiles. Il fit un sourire à Riley. Cela était aussi loin d'être romantique, mais Miller ne fessait pas de chichi, il préférait la simplicité.
     

J’étais dans la voiture au côté de Alec et je lui proposais mon aide en cas de besoin pour son enquête. Aller annoncer à la famille le décès de Danny était probablement la pire des parties de l’enquête. Mais ça faisait aussi partie intégrante de notre travail et il fallait bien faire avec. Alec me dit qu’il préfère attendre les résultats du légiste avant de se lancer. Je comprenais tout à fait et souris à Alec, tandis que nous quittions le quartier pour repartir en direction de Southwark. Un moment plus tard Alec gare la voiture devant un snack, ou il m’invite à manger avec lui. J’accepte en lui souriant.

Avec plaisir, ça tombe bien j’avoue que je commence à avoir faim.

Le fait que c’était un endroit très simple me convenait parfaitement. Je préférais être dans un endroit comme celui-ci plutôt que dans un quatre étoiles ou un restaurant trop guindé. Je commande un hamburger avant d’aller m’installer en terrasse avec Alec.

Ne t’en fais, c’est parfait. Je viens ici bien plus souvent que je n’ose l’avouer.

Lui dis-je en rigolant, un peu gêner tout de même car c’était vrai que j’aimai manger dans ce snack. Je le regarde ensuite et lui dit.

Et sinon toi dis-moi est-ce que tu as pu retrouver quelques habitudes depuis ton retour en ville ?
     

Riley avait accepté de manger avec Miller, cela était loin d'être gastronome, mais comme Riley aimait manger ce genre de repas en le confirmant à Miller cela le fit sourire. Le chemin avait été long pour aller au Ruislip Lido et il y avait encore une vingtaine de minutes avant que Miller n'arrive a Southwark pour y ramener Riley. Mangeant son burger, il but une gorgée de son soda. Riley lui demandait s'il avait retrouvé quelques repères depuis son retour à Londres, a cette question, il lui fit un signe positif avant de répondre. Quelques-uns. Certaines choses, on changer, mais Londres est rester tel que je l'avais laissé il y a huit ans. Son téléphone posé sur la table sonnait un message, le prenant, Alec pensait que cela était le boulot mais ce n'était que sa femme qui lui avait envoyé un message confirmant que elle viendrait prochainement à Londres pour discuter de leur situation. Il lui envoyait un simple « d’accord ». Néanmoins, il eut un sourire quand elle lui envoyait une photo de leur fille sur la dernière bêtise qu'elle avait faite. Miller ce retenu de rire, mais avec Daisy, il fallait s'attendre à tout. Mais Miller savait aussi qu'il devait parler de sa fille avec Riley. Elle savait qu'il avait un enfant, mais Miller n'avait pas tout dit à la mère de Riley. Tu sais, nous avons parlé que j'avais une fille, mais... Il fit une pause regardant son soda avant de regarder Riley elle... elle n'est pas une petite fille normale. Cela fessait toujours étrange à Miller de parler de sa fille et de dire qu'elle n'était pas une enfant normale alors qu'ils avaient essayé d'élever leur enfant comme tous les autres parents qu'ils côtoyaient. Poussant son soda, il s'accoudait à la table. Daisy a été diagnostiquée à l'âge de trois ans de souffrir du syndrome d’Asperger. Continuellement, elle est dans sa petite bulle. Quelques fois, elle communique avec nous ou avec son environnement, mais c'est assez rare. Et quand je l'ai au téléphone, j'ai plus l'impression de parler à un mur. C'est assez... compliqué... Miller se demandait pourquoi il disait tout cela à Riley, sans doute parce que tout eux ont toujours été francs l'un avec l'autre. Prenant son téléphone, il jetait un œil dans sa galerie puis lui tendit son portable à Riley lui montrant une photo de lui avec sa fille.

C'est vraiment l'une des rares photos où elle sourit.       

J’étais dans un snack avec Alec ou nous nous préparions à manger des burgers. Nous étions installés à l’extérieur sur la terrasse de l’établissement, j’ai envie de dire que vu qu’il faisait beau autant profiter d’avoir un peu de soleil. Et tandis que nous dégustions nos burgers je demande à Alec s’il a repris quelques habitudes depuis son retour ici. Il me répond par la positive, même si certaines choses ont changé.

C’est vrai que tout ne s’est pas figé après ton départ, la ville à continuer à avancer tout comme toi.

Dis-je en souriant avant de continuant à manger mon burger, tandis que Alec consultait son téléphone après qu’une sonnerie ait retentie. Je le laisse tranquille et profite de regarder un peu alentour jusqu’à ce que mon attention se porte à nouveau sur Alec lorsqu’il me parle de sa fille en me disant qu’elle n’est pas tout à fait une petite fille « normale ». Je le regarde alors un peu inquiète pensant qu’elle a un souci de santé. Je ne lui dis rien préférant savoir de quoi il retournait avant de dire quoi que ce soit. Lorsqu’il m’annonce qu’elle est atteinte du syndrome d’Asperger, je suis quelque par un peu soulagé car je m’attendais à tout autre chose. Ce que me faisait bizarre c’était d’entendre qu’elle n’était pas tout à fait « normale », il faut dire que ma meilleure amie Emily est elle aussi Asperger et que la connaissant ne supporterait pas qu’on dise qu’elle n’est pas normale elle préfèrerait sans doute le terme de particularité.

En fait, ce que tu me dis c’est qu’elle est différente ou plutôt qu’elle a une particularité. En fait, je connais un peu le sujet, ma meilleure amie Emily en est atteinte et lorsque je l’ai connu il y a un peu plus de 7 ans, je me suis intéressé au sujet. Cela étant, je ne dirais pas que tous les Asperger sont pareil car tous ont leur propre caractéristique, mais de ce que j’en connais, il ne me paraît pas impossible que Daisy puisse un jour mener une vie aussi normale que toi et moi. En tout cas c’est le cas d’Emily qui a un travail, elle est musicienne et chanteuse dans un bar, un appartement et elle s’assume parfaitement toute seule.

De ce que je savais, les Asperger avaient généralement la capacité de mener une vie normale, car cette forme d’autisme ne causait pas de déficience intellectuelle, ou de retard de langage, même si physiquement il pouvait être plus maladroit. Il était en revanche plus difficile d’entrer en contact avec eux ou d’attendre d’eux qu’ils soient empathiques face à la douleur d’autrui. Bref, ils étaient plutôt maladroits socialement et avait de la peine à interagir, communiquer ou crée du lien avec autrui.

Au moins Daisy à été diagnostiquée très jeune, ce qui n'est pas toujours le cas. Sa mère et toi vous avez pu tenter de mettre en place des outils et j’espère trouver des gens qui peuvent vous aider à aider et soutenir le développement de votre fille avec sa particularité. Peut-être qu’avec le temps elle arrivera à sortir un peu plus de sa bulle, à avoir plus d’interactions avec elle et tu auras moins le sentiment de parler à un mur.

Je marque une pause et mets ma main sur la sienne en ajoutant.

Je comprends que ce soit compliquer de l’appeler et de lui parler alors que tu as l’impression qu’elle est bien là physiquement mais c’est tout.

Je regarde ensuite la photo qu’il me montrer de sa fille en me disant que c’est une des rares photos ou elle sourit.

Elle est vraiment magnifique !

Beaucoup de personnes parlaient comme Riley, que sa fille aura une vie normale qu'elle pourra faire comme les gens avoir un job, un appartement, une vie de famille... Mais même si Miller n'était pas médecin, en tant que père, il voyait bien que sa fille n'était pas comme les autres enfants atteint du syndrome d’Asperger qu'ils avaient pus rencontrer lors des réunions. Daisy ne parlait presque pas, les seules choses qu'elle disait était des mots et rarement citait de phrase. Si elle désirait une chose, elle annonçait « Moi veux ! » Les médecins parlaient de stimulation et Miller avait fait ce qu'il pouvait entre sa vie de famille et son job, mais parfois, il se demandait s'il ne se trouvait pas devant un mur. Et quand il parlait à sa femme de faire d'autres examens médicaux, celle-ci se braquait en annonçant que Daisy n'en avait pas besoin qu'ils savaient ce qu'elle avait. Intérieurement, il espérait que Daisy devienne une petite fille normale comme Riley lui annonçait, mais avec les années, le doute s'installait en lui. Je l'espère même si j'en ai des doutes. Prenant son burger, il en mangeait un morceau avant qu'il ne soit froid. Riley posait sa main sur la sienne, Miller lui adressait un sourire et serrait sa main dans la sienne avant de lui monter la photo, il eut un sourire à la réponse de Riley. 

Miller rangeait son téléphone puis regardait Riley. Tout à l'heure, tu m'avais demandé ce que je comptais faire avec ma femme. Il fit une pause en la regardant. Elle va venir à Londres ce week-end pour que l'on discute de notre situation. C'est elle qui vient de me contacter par message, elle désire qu'on discute de... de notre situation. Cela n'était pas facile, mais Miller savait qu'ils devaient mettre les choses au point entre eux, cette situation ne pouvait plus durer indéfiniment.         

Je voyais qu’Alec semblait douter du fait que sa fille puisse un jour avoir une vie normale. Je comprenais qu’elle semblait avoir des différences plus handicapantes que d’autre Asperger. Je le regarde et lui dit alors.

Est-ce que j’ose te demander ce qui te fais avoir autant de doute ?

Je regardais ensuite la photo de sa fille et lui qu’il me montrait, j’étais sincère en lui disant que je trouvais sa fille vraiment magnifique. Je continue de manger mon burger tandis qu’Alec revient sur sa femme. Il m’explique que c’est elle qui vient de lui envoyer un message et qu’elle viendra à Londres ce week-end afin qu’ils aient une discussion quant à leur situation. Je sers sa main un peu plus fort avant de lui dire.

C’est sans doute une bonne chose que vous puissiez vous voire pour en parler. Même si ça ne va probablement pas être des plus agréable ou même la discussion la plus difficile de votre vie. C'est mieux de l'avoir que de ronger votre frein chacun de votre côté sans savoir de quoi votre relation sera faite demain.

Je marque une pause, me disant que j'aurai du moi-même appliquer mon propre conseil il y a 11 ans, même si avec mon ex, c'était très difficile d'avoir cette discussion et surtout de la lui faire accepter avec la décision qui en découlait. Je prenais le temps de respirer avant d'ajouter..

Quoi qu’il se passe, si tu as besoin de quoi que ce soit, ne serait-ce que d’une présence humaine silencieuse après avoir discuté avec elle, n’hésites pas à m’envoyer un message. Je te promets que tu n’auras même pas à ouvrir la bouche et que je ne te poserai pas la moindre question. Je serai juste là physiquement, afin de casser la solitude ou tout autre sentiment qui difficile à supporter seul.

Alec savait comme moi que j’étais capable de faire cela. Je n’étais pas le genre de personne à vouloir absolument tirer les verres du nez d’une autre personne. Je savais être présente physiquement sans dire ou demander le moindre mot.
       

Riley lui demandait quel était les doutes de Miller au sujet de sa fille. À cela, il lâchait un soupir avant de lui répondre. Je ne sais pas trop comment expliquer. Tu sais parfois, je me demande si je ne me fais pas des fausses idées. Mais... quand tu es parent, tu as ce lien ou je ne sais comment certains l’appellent. Et moi, je me dis qu'il y a un truc qui cloche même si Evelyn pense le contraire.

Prenant son soda, Miller but une gorgée en écoutant Riley. Cela fessait un moment qu'il voulait parler avec sa femme, mais à chaque fois cela était lui qui n'était pas disponible ou alors c'était elle. Mais ce week-end, enfin, ils pourront mettre les points sur les "i" comme l'on dit et Miller savait déjà comment sera le résultat de cette entrevue. Mais cela était touchant de la part de Riley de vouloir être à ses côtés. Lui lâchant sa main, il s'adossait contre son siège et regardait en direction du parking quelques secondes avant de regarder Riley. J'suis cocue depuis... six mois. Lançait-il de façon presque naturelle comme s'il parlait d'une simple enquête. Et le pire dans tout cela... il se mit à rire nerveusement. C'est que je m'y attendais ! Je voyais bien que cela n'allait pas et pourtant... Il haussait les épaules. Enfin, c'est comme ça. Je suis triste ? Pas du tout. J'ai juste une envie que tout cela se termine et que je puisse tourner la page.          

J’étais assez étonnée de voir les doutes qu’Alec pouvait avoir quant au fait que sa fille puisse un jour mener une vie « normal » et lui demande de m’en dire un peu plus. Il me dit qu’il a la sensation que quelque chose cloche mais que sa femme ne semble pas d’accord ou du moins qu’elle n’entend pas ses inquiétudes.

Si tu as ce sentiment c’est qu’il y a quelque chose que te mets en alerte quant au fait que quelque chose cloche. Quoi qu’il se soit passé entre vous Evelyn devrait être capable d’entendre cela et en tenir compte en acceptant de chercher plus loin. Si ce n’est rien, ce n’est rien mais s’il y a quelque chose, elle sera sans doute contente d’avoir été plus loin.

Je ne comprenais pas le comportement d’Evelyn, après tout il s’agissait du bien-être de leur fille et Alec était le père de Daisy. S’il pense que quelque chose ne pas va, il devrait pouvoir être entendu, son avis compte aussi ! Quand on a un enfant on ne devrait pas se la jouer perso ! Mais ce que je disais n’engageait que moi. J’expliquais ensuite à Alec après qu’il m’ait annoncé que sa femme venait ce week-end qu’en cas de besoin il ne devrait pas hésiter à me contacter, même pour une présence silencieuse à ses côtés. Ce qu’il me dit ensuite, et bien je suis contente d’être assise lorsqu’il me le dit… Je reste sans voix et suis étonnée de la manière presque naturelle dont cette information est sortie de la bouche d’Alec. Jamais je n’aurai pu imaginer que sa femme le faisait cocu depuis plusieurs mois. Je le regarde simplement et le laisse parler, soupirant car il m’était difficile de trouver quoi lui dire qui pourrait un tant soit peu l’aider.

Ah oui… Je comprends que tu aies envie que ça se termine afin de pouvoir passer à autre chose.

À la vue de sa situation personnelle, je ne pouvais que comprendre pourquoi il avait hâte d’avoir cette discussion afin d’en finir une bonne fois pour toute et de pouvoir tourner la page.
         

Est-ce qu'Evelyn avait peur de découvrir d'autres choses ? Cela pourrait être l'un des motifs, mais Miller l'ignorait. Lui de son côté voulait surtout savoir ce que sa fille avait afin de mieux l'encadrer. Tu sais, je pense qu'elle a peur d'apprendre que Daisy soit plus handicapé qu'on ne le pense. Mais nous en avons jamais réellement discuté.

Miller avait confié à Riley sa situation et il avait vu qu'elle avait été surprise par cette annonce, mais autant être franc avec Riley sur sa réelle situation au lieu de lui faire croire que peut-être, il y aurait une éventualité qu'il reprenne sa relation avec son épouse. On verra comment ça se passera ce week-end. Sortant une boite de sa poche, Miller en sortit un cachet qu'il avalait avec le reste de son soda puis réunissant leur emballage et papier, Miller se levait et jetait le tout dans la poubelle. S'étirant, il regardait Riley terminer sa boisson puis ensemble ils rejoignirent la voiture de Miller une Land Rover. Arrivé devant celle-ci, il tendit ses clés à Riley. Tu veux conduire ? Si elle ne voulait pas prendre le volant, il aurait poursuivi le reste du trajet, mais Miller avait une préférence que ce soit Riley qui prenne le volant.          

Je comprenais le fait que Alec ait envie de pousser un peu plus les investigations pour savoir ce que leur fille avait. Mais j’entendais aussi que son épouse elle n’en n’avait pas l’envie, peut-être qu’elle craignait d’être mise face à une réalité qu’elle n’était pas prête à entendre. Que leur fille soit plus handicapée qu’ils ne le pensaient.

Je ne peux qu’imaginer ce que c’est.

Dis-je simplement ne pouvant pas prétendre comprendre ce qu’Alec vivait. Il m’annonce ensuite que sa femme sera en ville ce week-end afin de discuter de leur situation. Je lui dis qu’en cas de besoin je suis-là. Nous finissons ensuite nos burgers et nous levons afin de quitter le snack après que j’ai terminé ma boisson. Je vois qu’Alec prend un cachet, mais ça ne m’alerte pas plus que ça, je me dis qu’il a peut-être juste mal à la tête. Lorsqu’il me propose de conduire, je le regarde avant de lui dire.

Après tout pourquoi pas, je n’ai jamais conduit de Land Rover !

Mes parents en avaient une lorsque nous étions petit, mais elle avait été détruite par l’un de mes frères après une virée camping avec ses potes ! Alors que j’étais à quelques jours de pouvoir y prendre mes premiers cours de conduite accompagnée. Enfin elle n’a pas vraiment été détruite mais disons que l’odeur des poissons que mon frère et ses copains avaient oublier dans la voiture en plein soleil durant 3 jours avait eu raison de la motivation de mes parents à la garder et de la mienne à y rentrer pour mes cours ! Je prends alors les clés que Alec me tend et entre dans la voiture ou je prends le temps de régler le siège et les rétro avant de démarré après avoir mis ma ceinture. Je regarde Alec et lui dit.

Direction chez moi ?
       

Pour Miller, Evelyn n'avait jamais vraiment accepté la maladie de leur fille. Elle voulait toujours avoir une enfant normale et Miller comprenait pourquoi elle réagissait de la sorte même s'il n'y allait pas dans ce sens après tout Daisy avait besoin d'être accompagnée.  

Leur repas terminé, Miller et Riley rejoignit la voiture et lui proposant de prendre le volant, Riley avait accepter. Pour Miller, sa voiture était assez simple et était loin d'être un monstre comparé a d'autre marque de véhicule qui étaient énorme et consommait immensément de carburant. Celle-ci était aussi bien pour divers terrains et fessait très bien l'affaire. 

Dans la voiture, Miller laissait Riley régler à sa hauteur, il faut dire que la demoiselle avait une dizaine de centimètres en moins que lui. Une fois qu'elle fut installée et prête à partir, elle lui demandait s'il allait chez elle. Okey allons-y ! Lançait-il en laissant Riley prendre la direction de son immeuble surtout que a la base cela était là où Miller aurait dû l’emmener. 

Le soleil était pratiquement couché quand ils arrivaient à l'adresse de Riley et heureusement, il restait une place de parking disponible devant l'immeuble. Quand ils furent garés, Miller ouvrit sa ceinture de sécurité. Pour une personne qui ne roule pas en SUV, tu te débrouilles pas mal. Il lui adressait un sourire et sortit de la voiture pour au moins raccompagnée Riley jusque devant son immeuble. Désoler pour cette journée pourrie, pour des retrouvailles, j'aurais préféré un autre cadre que celui-là.             

Une fois notre repas terminé et les emballages dans la poubelle nous rejoignons la voiture d’Alec, c’est là qu’il me propose de prendre le volant. Ce que j’accepte avec plaisir n’ayant jamais eu l’occasion de conduire une Land Rover puisque mes parents avaient dû s’en séparer très peu de temps avant mon premier cours de conduite accompagnée et qu’ensuite ils étaient partis sur un tout autre modèle. Au volant de la Land Rover, je ressentais une certaine fierté la même que j’aurais probablement éprouver si j’avais pu faire mes premiers cours dans celle de mes parents. Je démarrais ensuite et prenais la route en direction de mon appartement ou nous étions censés aller de base en partant de chez mes parents ce matin. Mais je ne regrettais rien du petit détour que nous avions fait.

En fait, je dois bientôt changer de voiture, la mienne arrive en bout de course. J’ai toujours ma première voiture que j’avais acheté d’occasion après avoir passé mon permis et là j’avoue que j’ai tout de même envie d’autre chose. Surtout qu’une personne est prête à me la racheté pour ses déplacements dans les champs de sa propriété. Je vais peut-être me laisser tenter par un SUV.

Lui dis-je tandis qu’il me dit que je me débrouille pas mal pour dire que je n’ai jamais conduit un SUV. Je me gare ensuite devant chez moi ou par chance il reste une place, je sors de la voiture et marche avec Alec jusqu’à l’entrée de mon immeuble ou il s’excuse pour la journée pourrie de retrouvailles.

Certes ce n’était pas non plus ce que j’avais imaginé. Mais c’était tout de même une belle journée pour moi, j’ai pu te retrouver et passé du temps avec toi. Alors bon c’est vrai que j’aurai préféré ne pas me retrouver à la plage dans ces circonstances ou me retrouver t’entendre annoncer à des parents le décès de leur fils. Mais ce que je retiens surtout c’est qu’on s’est retrouvé.

Lui dis-je avant d’ajouter.

Est-ce que tu aurais envie de monter chez moi pour boire quelque chose avant de partir?
          

Pour certaines personnes rouler continuellement en berline puis passer au SUV cela peu quelques fois perturber surtout au niveau de la taille, mais pour Riley cela s'était passer sans aucun accro. Expliquant qu'elle allait finalement vendre sa vieille voiture, Miller eut un large sourire en l'écoutant. Quoi, tu as toujours ta vieille Skoda ? Il se rappel encore quand Riley venait la garer sur le parking du poste de police et que quelques fois elle refusait de démarrer. Je n'étais pas un fan de SUV, mais depuis que je l'ai, je ne la changerais pas. 

Après avoir quitté la voiture pour raccompagner Riley devant chez elle. Miller lui confiait qu'il aurait préféré que leur retrouvaille se passe autrement, mais malheureusement, on ne peut jamais rien prévoir. Mais malgré tout cela, Riley était tout de même contente de cette journée puis que cela leur avait permit de se revoir. 

À la demande de Riley, s'il avait envie de monter boire un dernier verre, Miller regardait sa montre. Non désoler, je vais aller au bureau pour m'occuper de la paperasse et contacter le légiste s'il a terminé son rapport. En résumé : Miller va passer sa nuit au bureau à s'occuper du dossier et comprendre comment et pourquoi ce gamin s'est retrouver sur la plage. S'avançant, il embrassait Riley sur sa joue. Bonne soirée, je te recontacte. Quittant l'entrée, Miller rejoignit sa voiture et quittait le parking pour se rendre à son bureau et bosser sur le dossier du jeune Danny.             

Je ris à la manière dont Alec me dit d’un air presque choqué « Quoi, tu as toujours ta vieille Skoda ? ». Je le regarde et lui dit.

Incroyable mais vrai ! Ma vieille titine me conduit encore tous les jours au travail, incroyable non ! J’ai appris à faire avec ses jours de caprice et surtout à les gérer ! Même si ce n’est pas tous les jours évidents !

Dis-je avec humour, même si c’était vrai, et je me disais aussi que ça me ferait bizarre de ne plus parler de ma voiture en disant « ma veille titine », c’était un petit surnom affectueux si on peut dire que je lui avais donné dès le premier jour et qui la suivait encore aujourd’hui ! Et en plus tout le monde savais que je parlais de ma vieille Skoda pas besoin de dire plus que le surnom. J’entends qu’Alec n’était pas un grand fan de SUV mais qu’il ne changerait plus.

J’avoue que pour la prochaine, j’aimerai bien une automatique. J’ai testé au travail et même si j’ai pu être réfractaire au début, finalement ça me plait bien ! Et il y deux modèles qui me plaise bien dans des marques différentes, je suis en train de réfléchir à laquelle serait le mieux.

Une fois garée devant chez moi, je quitte la voiture au côté de Alec qui m’accompagne jusqu’à l’entrée de mon immeuble. Nous discutons du fait qu’il aurait aimé que nos retrouvailles se passent autrement. Moi aussi mais en même temps je suis tout de même reconnaissante d’avoir pu passer un peu de temps avec lui. Je lui propose ensuite de monter chez moi pour boire quelque chose. Alec décline mon offre, il doit passer au bureau afin de commencer à travailler sur sa nouvelle affaire. C’est quelque chose que je comprends tout à fait.

Je comprends, ne t’en fais pas. Après tout on fait le même travail aujourd’hui c’est toi, une prochaine fois ce sera surement moi qui déclinerais.

Lui dis-je simplement en lui faisant un clin d’œil et en lui souriant. Je lui fais ensuite la bise sur la joue avant de le laisser partir.

Merci, je te souhaite aussi une bonne soirée, même si pour toi elle sera studieuse.

Je regarde ensuite Alec le temps qu’il quitte le parking de mon immeuble avant de rentrer et de rejoindre mon appartement.