Don't worry, it's not your fault

Johanna Harper & Thylane Rivers

En arrivant ce matin-là, je repensais à mes autopsie des deux semaines que j'avais passé ici. Je rentrais donc dans la salle des corps et me dirigeais vers le registre des sortie, pour voir quelle famille était venue chercher les corps. Après un rapide coup d'œil sur les autres sorties, je me suis dirigée vers mon bureau pour voir le programme de la journée, d'après l'absence de dossier, je n'avais pas d'autopsie en cours. J'en profitais donc pour mettre de l'ordre dans mes autres dossiers, quand mon téléphone sonna. C'était le service de la maternité, et nouveau-né venait de mourir, on me l'apportait, et l'on souhaitait que l'autopsie soit faite rapidement pour rendre le corps à la famille.

J'ai donc lâché mes dossiers pour préparer la salle d'autopsie. C'était mon premier enfant, j'avais une boule au ventre. Alors en attendant le corps, j'ai respiré un grand coup pour prendre mon courage à demain. Si moi, j'avais peur, comment devaient se sentir les parents ? Je devais leur donner des réponses et vite. Le corps arriva quelques minutes plus tard. Je me suis mise au travail sans tarder.

Après plus d'une heure d'autopsie ; j'ai refermé le corps et je suis retourné dans mon bureau pour faire mon rapport. D'après l'autopsie, le bébé n'avait aucune chance de survie. Il était né avec une déformation pulmonaire, ses deux poumons étaient trop petits. La question que je me posais et surtout pourquoi personne n'avait détecter cette déformation lors de la grossesse. J'ai donc appelé le service de la maternité pour avoir le dossier de la maman afin d'avoir plus d'explication sur le pourquoi du comment. L'infirmière m'indiqua que la sage-femme en charge de ce cas viendrait, elle-même me donner le dossier. J'ai donc fini mon rapport et les relus plusieurs fois.

Je suis sorti du bureau, pour aller recouvrir le corps et le mettre dans une des chambres, quand une femme est rentrée dans la morgue. Je me suis empressée de recouvrir le corps, car d'après son uniforme, c'était une sage-femme. Elle avait l'air désespéré. Aujourd'hui, je savais comment réconforter les familles, mais comment réconforter une femme qui se croit responsables de la mort d'un patient. Elle ne cessait de regarder le corps recouvert d'un linge. Elle avait entre les mains le dossier de la patiente.

« Vous êtes venus me donner le dossier ? »

Don't worry, it's not your fault

Johanna Harper & Thylane Rivers

Après lui avoir demandé pour le dossier, j'ai attendu une réaction de sa part, mais la seule réaction que je pus avoir est celle des nombreuses perles salée qui ont continué à couler le long de ses joues. Son regard était comme hypnotisé par le corps du bébé sur la table. J'ai commencé à paniquer, comment, j'allais pouvoir la réconforter. En plus de mes cours de criminologie, on m'avait imposé des cours de psychologie, pour pouvoir affronter les nombreuses réactions de la famille face au défunt. À l'époque, j'avais trouvé ces cours horribles, mais aujourd'hui, j'en remercier le ciel. Sans eux, je n'aurai jamais su comment la réconforter.

Après sa réponse, je ne sus comment réagir. Elle n'avait plus conscience de la réalité. Elle avait le dossier dans les mains, mais ne s'en rendait pas compte. Je décidais d'avoir une approche, innocente et de ne pas lui faire remarquer que le dossier, se trouver entre ses mains, car elle pourrait se braquer et les conséquences auraient pu être irréversibles. Mon professeur de psychologie disait que lorsque la famille n'a pas conscience de la réalité, il vaut mieux rentrer dans leur réalité et faire comme si rien était, et laisser la famille se rendre compte par eux même sans les brusquer. Il nous avait racontés qu'un jour, un homme qui venait de perdre son frère, était venu à la morgue pour chercher son frère. Mais il avait perdu tellement le sens de la réalité, qu'il voyait sa mère, qui était morte deux ans avant celle de son frère, au-dessus du corps de son frère. Je pris mon courage à de main et me concentrai sur la femme, et pris la meilleure décision pour ne pas la déstabiliser.


« Oh désolé. Comme vous aviez un uniforme de sage-femme, j'ai cru que vous veniez pour me déposer le dossier du bébé. Est-ce que je peux vous aider pour autre chose ? »

Comme, je ne reçus aucune réponse de sa part, mais que son regard était toujours fixer sur le corps, j'ai ajouté:

"Ne vous inquiété pas pour le bébé"

Je me suis rendu compte trop tard que ce n'était pas forcement la bonne formulation. J'aurai encore du tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler.