J'avais beau tout avoir tenté afin de reprendre le contrôle de mon existence il m'était impossible de ne pas repenser à ce qui avait bien pu m'arriver au cours des derniers mois … que ce soit la prise d'otage, Jamison qui me tire dessus pour ensuite liquider mon ravisseur, mon refus de me faire greffer le cœur de mon père et finalement ce cœur artificiel expérimental que l'on m'avait finalement greffer … j'étais d'avis que les derniers mois avaient été loin d'être banals. Évidemment sans le soutien d'Allison je n'aurais jamais passé au travers.

Ce matin j'avais décidé de prendre mon courage à deux mains et de retourner à l'hopital, soit sur les lieux de la prise d'otage, afin d'affronter mes peurs et de les surmonter … il faut dire que ma dernière tentative n'avait pas été des plus concluante. J'avais profité du fait que j'avais déposé ma douce moitié au travail, elle est urgentiste, et que je n'avais pas de rendez-vous au bureau afin d'aller faire une petite visite à ce gamin pour lequel je m'étais pris d'affection. Allison avait raison il avait quelque chose de spécial ce petit.

Quittant la chambre de mon petit protégé j'avais néanmoins l'impression qu'il me restait un petit quelque chose à accomplir avant de m'en aller et c'est ce qui m'incita à me diriger vers le comptoir ou se trouvait le poste des infirmières.

Pourrais-je voir Miss Phillipps?


Dis-je en m'adressant à la personne se tenant derrière le comptoir d'un ton se voulant avant tout calme et courtois.

Qui la demande?


Me demanda-t-elle d'un air hautain, sans doute ne savait elle pas à qui elle s'adressait.

Declan Trump.

Dès que je prononçai mon nom le regard qu'elle posait sur moi avait été de nature à changer, un peu comme si elle jugeait les gens par la nature de leur rang social … ce genre de comportement était de nature à me mettre hors de moi, la superficialité était quelque chose que je détestais plus que tout.

Le Declan Trump? Le milliardaire?

Son ton plus que mielleux ne marchait pas avec moi je ne pouvais pas oublier de la façon dont elle m'avait regardé avant de savoir qui j'étais … préférant me montrer calme je fis semblant d'ignorer ce regard doux qu'elle m'avait adressé.

En chair et en os bien que je ne vois pas ce que ça change.

Sur ces mots elle détourna le regard, un peu comme si elle était honteuse de voir que son petit jeu ne fonctionnait pas et elle demanda à l'une de ses collègues d'aviser l'infirmière Phillips que quelqu'un désirait la voir.

Je ne pouvais que patienter le temps que mon infirmière préférée daigne me rejoindre, j'étais impatient de la revoir il faut dire que je n'avais pas eu ce plaisir depuis déjà un bon moment. Patientant, discutant avec quelques personnes dont des amis d'Allison je ne pus que sourire lorsque , finalement, je vis la charmante Evanora faire son apparition. Et bien j'attendais tout simplement votre arrivée pour le faire mais maintenant il est trop tard pour dire bonjour. Je lui souris, amusé, tout en lui pointant l'horloge. Il est maintenant de convenance de dire bonsoir. Je ne fus pas sans remarquer ses traits tirés … de toute évidence elle ne l'avait pas eu facile. Grosse journée? Je m'y connaissais en journée chargée mais les siennes de toute évidence l'était beaucoup plus que les miennes.

Je lui souris lorsqu'elle me dit qu'elle était loin de s'être imaginée qu'il était maintenant aussi tard. Il faut dire que le temps passe vite lorsque nous sommes occupés. Je lui souris lorsqu'elle se repris en me disant bonsoir. Bonsoir ma très chère Eva. Je me permis de lui demander si elle avait eu une grosse journée, d'une certaine façon cela me semblait être une évidence … ce qu'elle n'hésita pas à me confirmer. Je m'en doute, vous en avez toujours plein les bras ici. Je savais parfaitement de quoi je parlais, il faut dire qu'Allison ne ratait jamais une occasion de me raconter le déroulement d'une journée. Pour ma part je vais bien … je suis venu passer quelques tests, ensuite j'ai visité un petit malade et avant de partir j'ai voulu venir te voir.

J'adorais Eva, c'était vraiment une femme bien, il suffisait de voir comment elle se comportait avec ses patients pour s'en convaincre … d'ailleurs j'avais été aux premières loges pour le réaliser. L'entendre me dire qu'elle était heureuse de constater que je me portais bien avait été de nature à me faire sourire. Lui disant que j'avais eu envie de venir la voir, histoire de répondre à sa question, je ne fus pas sans sourire lorsqu'elle m'invita à aller prendre un café en sa compagnie. J'en serais plus que ravi. Je la regardai un court instant avant de reprendre. Pour un moment avec toi j'aurai toujours du temps. C'était plus que sincère je savais que je lui devais beaucoup.

Je lui souris lorsqu'elle me fit remarquer qu'il était gentil de ma part de lui accorder du temps compte tenu que je devais avoir un emploi du temps des plus chargé et occupé … elle avait vachement raison après tout. En effet je suis débordé mais cela n'est pas une raison pour ne pas m'arrêter un moment et puis je suis ravi de pouvoir passer un peu de temps en ta compagnie. Je lui fis un sourire légèrement amusé lorsqu'elle me demanda si je n'en faisais pas trop. Je crois que je fais tout simplement ce qui est indiqué afin de bien diriger ma boîte. Je fis mine d'être effrayé lorsqu'elle me dit que si je ne me montrais pas sage et obéissant qu'elle pourrait exiger que l'on me ramène de force. Euh t'oserais pas?