J'ai des contacts un peu partout, j'ai été invité à cette soirée de charité par un ami du futur président. Je n'aime pas plus que ça ce genre de soirée. Oui, c'est l'occasion de se mettre sur son 31, de voir des gens et peut-être même de retrouver de vieilles connaissance, mais ça ne change pas grand chose pour moi. Le soucis n'est pas la soirée en soi, mais il m'arrive de m'ennuyer, comme tous le monde me répondrez-vous. Je mourrais d'envie de trouver une excuse pour ne pas y aller, j'aurais pu dire que j'avais autre chose de planifié, ou dire que je suis tombée malade... Pourtant, me voilà à cette soirée. Et non, je n'ai pas eu la décence de refuser.

Finalement, l'ami avec qui je suis venue a vu d'autres de ses amis, je me suis donc retrouvée seule. Une coupe de champagne à la main, je regarde autour de moi si je ne connais personne avec qui je pourrais discuter du temps perdu, ou encore une amie qui me serait proche. Non, il y a personne. Une chose est sûre, cette soirée de charité promet d'être très longue pour moi. Le plus drôle? J'ai l'habitude de participer à ce genre de soirée, je me dis qu'au moins, c'est pour une bonne cause. Oui, il m'arrive parfois d'essayer de voir le côté positif des choses.

Lorsque le futur président commence son "beau" discours rempli de fausses promesses, je lève les yeux au ciel avant de m'éclipser un peu plus loin. De toute façon, je me dis que personne ne remarquera mon départ, et que même si ça se remarque, on n'en fera pas un débat monumental.

Je prend enfin un peu l'air loin de tout ça, et j'admettrais que ça me fait le plus grand bien d'échapper à tout ça le temps de quelques minutes. Marchant un peu, mon verre à la main, je bouscule accidentellement un homme et lui renverse mon champagne dessus. Décidément, je devrais faire un peu plus attention. Je pose mon regard sur lui et une chose est sûre, je ne le connais pas. Je le regarde, assez désolée.

Je suis navrée Monsieur, je ne vous avais pas vu...

Pourtant, je suis toujours aussi gênée. Je déteste être aussi maladroite et ça m'arrive très rarement de l'être. Il faut dire que j'étais un peu inattentive et je commençais à m'ennuyer dans cette soirée de charité, je n'en pouvais plus d'être enfermée là dedans. Je le regarde ensuite de haut en bas, pas par mépris mais juste pour l'observer, comme je le fais d'habitude. Oui, intérieurement, j'analyse les gens. Cela peut paraître un peu flippant ou parano vu de l'extérieur mais je sais très bien que je dois me méfier de tout et n'importe qui.

Vous êtes sûr? Si vous l'envoyez au pressing, je paierais la facture si vous voulez, c'est la moindre des choses. Je vous dois bien ça après ce que j'ai fais à votre veste...

Heureusement pour moi que ce n'était pas du vin, surtout pas du vin rouge. Autrement, je pense que j'aurais eu le droit à un sermon comme un père gronderait sa fille qui a fait une bêtise accidentelle. Après tout, ce n'est pas volontaire de ma part.

Surtout que je voulais refuser de venir, je me dis de plus en plus que c'est ce que j'aurais du faire. Enfin, maintenant je suis là et je ne peux pas retourner en arrière. Je pourrais toujours m'en aller, personne ne remarquerais mon départ de toute façon. Je connais très peu de gens, et il m'arrive parfois d'organiser des soirée de charité mais pour de bonnes raisons, comme pour venir en aide aux enfants défavorisés, mais pas pour élire un homme comme lui. Je n'ai rien contre lui, mais son discours et ses promesses ne tiennent pas la route. Il est hors de question que je vote pour lui, ça c'est certain.

Enfin, je redescends rapidement sur terre lorsqu'il me parle, ça me permet donc d'écouter ce qu'il me dit.

Vous êtes certain, ça ne me dérange pas vous savez?

C'est justement parce que certains auraient fait scandale que je le propose. Après tout, qui n'as jamais fait preuve d'un peu de maladresse au courant de sa vie? Personne, ça arrive à tous le monde d'être maladroit, de renverser son verre ou encore de casser une assiette, pour donner un autre exemple.

Je souris lorsqu'il me demande si j'essaie de partir en douce, je vois donc que je ne suis pas la seule à en avoir marre de ces gens qui disent noir alors qu'ils pensent blanc. Certes, je ne suis pas un exemple d'honnêteté en ce moment même, mais j'ai de bonnes raisons. Lui? Il n'a pas de raisons valables, il veut juste le vote de la population et une fois que ça sera terminé, il oubliera la plupart des noms. Ainsi va la vie, comme on dit.

Oui, c'est un peu ça... J'en conclus que je ne suis pas la seule? J'en peux plus de tout ça, pour être honnête, mais vous n'y êtes pour rien.