Beth & Ellie

Ellie devait faire la rencontre de la prof d’un jeune dont elle s’occupe en tant qu’éducatrice. Ce garçon s’appelait Sam, il montrait depuis quelques temps des signes d'agressivité parmi les autres jeunes qui fréquentent le “Balrog Boxing Club”. Cela peut servir dans une salle de boxe, mais lui dispensait son agressivité en dehors du ring, ce qui n’était pas très malin et loin de plaire à Ellie. Sam avait connu ce qu’il y a de pire dans ce quartier, la drogue. Lui n’était pas dépendant, mais sa mère si l’était. Son père était mort en prison, il y était pour tout un tas de malversation, trafics, crimes et autres délits majeurs. Sam avait donc la charge de ces deux petites sœurs, des jumelles. Ellie savait que Sam ne ferait jamais de mal à ses princesses, mais ce n’était pas le cas de l’assistance publique qui lui tournait autour et qui n’attendait qu’une erreur de la part du jeune ado de 16 ans.

Avec toute cette pression, les notes scolaires de Sam étaient catastrophiques et s’il venait à être renvoyé, l’assistance publique ne ferait qu’une bouchée de lui et ses sœurs. Ellie connaissait que trop bien ce système et il était hors de question pour elle de les voir être séparés. Sam lui avait parlé d’une prof qui continuait de le soutenir, malgré ces sautes d’humeur. Cette femme était son dernier rempart avant l’exclusion et Ellie devait au plus vite la rencontrer. Prenant contact par téléphone avec elle via Sam, elles conclurent d’un tête-à-tête chez le domicile de la prof. Ellie trouvait ça bien. Elles pourraient ainsi discuter tranquillement plutôt que dans un café New-Yorkais bruyant. Mais quand elle reçu l’adresse par sms, Ellie écarquilla les yeux de surprise. Richmond Hill, probablement le quartier le plus riche de l’État de NY. Ellie en avait fait des nausées à l’idée de se retrouver aussi intimidé dans ce lieu qui lui était inconnu.

Si ça n’avait pas été pour aidé un de ses protégés, pour sûr qu’elle aurait tout annulé. Elle pris donc la route pour ce quartier situé en extérieur de la ville, dans sa petite citadine rouge. Remontant la rue, les yeux ébahis par toutes ces magnifiques demeures, elle pila en s’arrêtant devant le numéro indiqué sur le sms. Elle en était bouche bée, certes la maison n’était pas la plus magnifique du coin, mais putain qu’est ce qu’elle était belle. Pardonnez moi l’expression, mais c’est comme ça qu’elle aurait qualifié. Ellie sorta de sa voiture la laissant garé sur le trottoir en face de la maison, après avoir vérifié bien trois fois qu’elle était autorisée à la laisser-là. Elle voudrait pas se la faire enlever.

Elle verrouilla sa porte et avança dans l’allée. Ellie avait fait un effort vestimentaire, elle avait enfilé un Jean et une veste légère blanche sur un t-shirt ultra slim noir. Oui bon c’est pas encore ça, mais ça change de son jogging et son sweat à capuche, non ? Elle arriva devant la porte et frappa. Au moment du troisième coup, elle se figea. Qu’elle était le prénom de la jeune femme ? Elle commença à fouiller ses poches, elle l’avait noté quelque part.

- C’était Be.. quelque chose. Béatrix, non ? Bérénice, mais non bon sang… fulmina-t-elle dans son coin contre elle même. Be...Be… AHH..

Et la porte s’ouvrit...

Beth & Ellie

Continuant de s'énerver toute seule à cause de sa maudite mémoire qui sans arrêt lui joue des tours, elle entendit la porte s'ouvrir. Elle reprit son calme pour pas paraître comme complètement cinglé dès la première impression. Mais cela arrivera tôt ou tard comme la plupart du temps avec les personnes qu'elle rencontre. La porte s'ouvrit sur une très jolie demoiselle. Elle n'en doutait pas vu le quartier qu'elle habitait, dans la tête d'Ellie tout le monde ici devait être canon et bien sous tous rapports. Elle invita Ellie à entrer. Cette dernière la remercia en souriant et en lui faisant un signe de tête affirmatif, quand elle lui demanda si s'était bien la personne qu'elle attendait. Ellie entra sans décrocher un mot, elle passa timidement et rapidement pour ne pas encombrer l'entrée et la fermeture de la porte.

La maîtresse de maison la mit très vite à l'aise. Elle lui aurait dit "faite comme chez vous" que ça aurait signifier la même chose. Cette décontraction se répercuta sur Eleonor et l'aida à se détendre.
Je vous remercie, vous êtes gentille.
Elle avança dans la demeure, gardant son sac à main très banale dans les mains devant soi. Elle continua de la suivre et remarqua toutes les préparations qu'elle avait fait.
Mon dieu, vous avez préparé tout ça ? Vous n'espérez pas que j'en avale ne serait-ce que la moitié ?
Elle lui sourit, un peu moins timidement que la première fois. Elle resta au milieu du salon, ne sachant pas où Beth voudrait s'installer. Mon dieu, il y avait tellement de possibilité où s'asseoir.
Je suis navré, vous allez me trouver bête, mais j'ai oublié votre prénom. Je sais que ça commence pas un "B", non ?

Beth & Ellie

C'est tout à fait juste. On dit que l'argent contribue au bonheur, mais en aucun cas il le fait de toute pièce.

Ellie la regarda installer toutes les petites sucreries sur la table du salon. Ellie était émerveillée, cette femme était une vraie reine du logis. Et dire qu'elle travaillait également, c'était une femme moderne capable d'avoir un travail à plein temps et avoir encore du temps pour rendre sa maison correctement bien entretenue et pouvoir même cuisiner.

Eleonor ne voulait pas être désagréable en remarquant qu'il y avait beaucoup à manger. Elle a trouvé ça très gentil de sa part d'avoir passé autant de temps à cuisiner juste pour elle. Si elle n'était pas rassurée par les sourires de Beth, elle en serait toute gênée.

Beth la rassura, elle n'aura qu'a mangé ce qu'elle désire. Ellie lui sourit de nouveau. Oh Eleonor n'est pas difficile surtout en matière de sucrerie. Et tout ça lui semble très appétissant. Même si elle était ici pour une histoire sérieuse, rien ne l'empêchait de mêler l'utile à l'agréable. Elle accepta l'invitation à s'asseoir par un nouveau sourire. Elle s'installa à côté de Beth, elle croisa ses mains entre ses cuisses après avoir déposé son sac sur le côté du sofa. Elle garde son sourire surtout quand Beth lui en retourne un de rassurant. Cette instit' est vraiment une perle.

Quand elle lui dit son prénom elle fit un signe de tête, pour lui faire comprendre qu'elle s'en souvient maintenant. Bon, même si c'est un peu tard, espèce de cruche.
B-E-T-H-A-M-Y épelle-t-elle en comptant sur ses doigts le nombre de lettre. J'en avait une sur sept, ce n'est pas si mal. En tout cas, c'est très jolie. J'aime beaucoup aussi le diminutif. Il faut dire que j'en ai l'habitude aussi, la plupart des gens m'appelle Ellie. Comme vous l'avez fait tout à l'heure.
Elle jeta un coup d’œil autour d'elle.
Vous avez une très jolie maison, très accueillante. Vous vous plaisez dans ce quartier ?

Beth & Ellie

Ellie sourit au rire de Beth. Elle ne sait pas pourquoi, mais elle est contente de la voir rire. Oui cela arrive d'oublier un prénom, et pourtant Sam lui avait rappelé plusieurs fois et elle s'était même fait une petite note pour ne pas l'oublier.

Vous savez en temps normal je n'ai pas de problème de mémoire. Heureusement ce n'est pas de mon âge, mais là j'avais beaucoup à penser et bah il m'est sorti de l'esprit. Sur mon téléphone j'avais enregistré votre numéro en tant que "prof de Sam", ça ne m'a été d'aucune aide. Elle rigole doucement à nouveau. Alors j'ai envoyé un sms à Sam pour qui me le rappelle et je l'avais noté sur un bout de papier, sauf que maintenant c'est lui que je retrouve plus.

Elle écoute sa réponse et lui sourit.

Ah bon, vous ne dormez pas chez vos voisins ? En voyant ces jolies baraques, je pense qu'elles doivent avoir de confortables lits. Si j'étais à votre place, je m'infiltrerais dans chaque maison pour tester les lits, comme une Boucle d'Or des temps modernes. Ça marche encore mieux parce que Beth est blonde.

Elle rit puis reprend son sérieux.

Bon, si on en venait à notre problème. Qu'est ce que Sam vous a raconté sur sa situation ?

Beth & Ellie

Cela pouvait passé pour des excuses, mais Ellie est comme ça elle passe son temps à se justifier. Cela doit remonter à un traumatisme à l'enfance, enfin c'est ce qu'un psy lui dirait. Ou bien tout simplement elle aime raconter sa vie et pour ça nul besoin de consulter à thérapeute, ou alors la moitié de la gente féminine de la planète devrait se faire soigner. Enfin maintenant qu'elle l'a rencontrée ça semblerait impensable pour Ellie de l'oublier à nouveau. Comment oublier un si jolie prénom porté par un si jolie visage. Cela serait impossible à envisager.

Ça marche ! dit-elle en hochant la tête. Vous savez, le meilleur moyen maintenant pour ne pas que je l'oublie à nouveau serait de pouvoir passé du temps avec vous, lança-t-elle avec un clin d’œil furtif. Disons au moins trois fois par semaine, je pense que ça sera suffisant. Si vraiment je l'oublie par contre là il faudra vraiment que je consulte un médecin.

Ellie ne pourrait jamais penser ça de Beth. Elle est professeur de littérature, cela est déjà dix fois plus "intelligent" qu'Ellie, enfin de la façon dont elle envisage l'intelligence. Elle semble aussi cultivée et brillante, comment pourrait-elle penser ça d'elle.
Elle l'écoute parler de ses voisins. C'est sûr que profiter de son chez-soi est compliqué quand on travaille beaucoup. Pas de temps pour jardiner, pas de temps pour bricoler ou décorer. Cela doit être décourageant de travailler pour avoir ce qu'on veut et ne même pas pouvoir en profiter à cause justement de son travail, tout ça est tristement paradoxale.

On a tous son train-train quotidien à soi. Cela ne fait pas de votre vie quelque chose de non passionnant. Vous aimez votre travail ? Elle sourit face à la proposition d'essayer son lit. Vous ne devriez pas faire ce genre de proposition avec moi, je pourrait me laisser tenter. Elle avait dit ça sous le ton de la plaisanterie, pour preuve elle en rigole pour ne pas faire de frayeur à Beth. Mais au fond d'elle, quelque chose d'autre se réveillait à peine, pour l'instant. Quelque chose qui n'avait rien à voir avec une simple plaisanterie.

Une fois le sérieux repris. Elle écoute attentivement le discours de Beth. Elle semble avoir bien cerné le profil de Sam bien qu'elle semble ne pas connaître toute l'histoire. Je suis également soulagée d'avoir une autre personne qui m'aide dans cette affaire. Surtout que Beth n'est pas quelqu'un de l'assistance publique ou du centre pour jeune. C'est une de ses prof, c'est une autre forme de figure d'autorité qui pourra peut-être faire ce que je n'ai pas arrivé à faire avec le jeune ado.

Oui, il l'ai vraiment beaucoup. Sa situation est loin d'être simple pour lui, vous savez. Sa mère est accro aux médocs et son père est mort en prison. C'est lui doit s'occuper de ses sœurs jumelles, elles ont douze ans. Sa mère est une vraie peau de vache je la déteste. Elle ne veut pas entrer en désintox et refusent que les petites passent du temps dans ma salle de boxe. C'est véritablement elle le cœur du problème. Si elle acceptait de faire sa désintox, je pourrait convaincre l'assistance publique que Sam peut gérer ces études et ses sœurs. Je me porterait garante de leurs sécurités et leur mère ne pourra plus m'enpecher de m'occuper d'elles quand Sam étudie.

Elle se gratte la tête. Le second problème vient des études, s'il est renvoyé il perdra la confiance de l'assistance publique et ils seront séparés. Vous savez, il a un incroyable don pour le dessin. Il m'a fait des supers croquis noir et blanc de ma salle, c'est magnifique. Mais il refuse de l'assumer et n'a pas le temps de s'y consacrer. J'ai besoin d'aide pour le convaincre qu'il est vraiment doué et le pousser à se lancer dans des études artistiques. Je peux compter sur vous ?

Beth & Ellie

Oui, Ellie proposait bien à Beth de se voir un peu plus souvent. Comme il va de soit qu'elles seront amenées à se revoir pour le cas de Sam, la proposition d'Ellie portait plus sur un aspect personnelle. Et donc elle non plus ne serait pas contre de la revoir dans d'autres circonstances et pour faire des choses plus sympathiques.

Même si Beth n'est pas un génie, pour Ellie la moindre personne un tant soit peu cultivée ou diplômée est comme Stephen Hawking. Elle est comme ça... elle monte les petits gens sur un piédestal. Elle l'écoute parler de son travail, la blondinette en semble ravie. Elle lui sourit en la voyant épanouie dans son boulot, c'est quelque chose d'important de l'être. Ellie voulu rebondir sur la mention du passé de Beth, mais celle-ci lui retourna la question. Alors elle préféra revenir sur ce sujet plus tard, quand elles seront plus proches et se connaîtront mieux. Si cela arrive...

Moi ? C'est difficile à dire. Je n'ai jamais eu de vrai vocation. La vie s'est chargée à ma place de me choisir mes combats. Quand j'ai abandonnée la boxe, je suis rentré chez moi et j'ai pris conscience de ce qui se passait dans mon quartier natal. Alors j'ai décidé de faire la seule chose que je pouvais faire, apprendre la boxe. Je ne peux pas dire que je l'aime pas car c'est la seule chose qui me fait me lever le matin, mais je peux pas dire que je l'aime car je ne connaît que ça. Disons, que c'est comme une obligation. Mais une obligation qui m'apporte plus qu'elle ne me prends. Si je venais à être obliger d'arrêter, je crois que j'en mourrait. C'est assez étrange comme condition. Son regard sur elle et sa remarque l'intimident, elle préfère tourné la tête en rougissant.

Heureusement, elles abordent le cas qui les a réuni, Sam. Ça lui permet de perdre un peu de couleur et de reprendre ses esprits. Beth a l'air très concerné par le cas de Sam. Cela fait plaisir à Ellie. Fini la solitude dans ce combat et elle pense sincèrement qu'elle ne la laissera pas tomber. La situation est plus urgente que compliquée. C'est le temps qui leur fait défaut dans ce cas. Sam doit remonter ses notes au plus vite et sa mère doit entrer en désintox. Beth se propose justement d'aller en parler avec la concernée. Ellie n'y voit pas d'objection. Elle espère juste que l'attitude de cette femme ne la désespéra pas.

Bien sûr, vous pouvez aller lui parler. Vous êtes surement la seule à pouvoir lui faire entendre raison. Seulement si vous n'y arriver pas, ce n'est pas grave. Enfin je veux dire... je ne voudrais pas que vous vous en vouliez après ça. Je vous donnerai son adresse. Vous devriez informer Sam avant d'aller la voir, ça lui fera plaisir de voir quelqu'un d'autre se démener pour lui. Ça lui redonnera confiance.

Elle veut se charger également des études de Sam. Ellie lui fait entièrement confiance c'est la mieux des deux pour gérer ça puisqu'elle est son professeur. Elle hoche un oui de la tête en guise d'approbation. Je suis déjà sur lui quand il passe un peu de temps dans ma salle. Je le pousse à faire ses devoirs et j'éloigne les filles qui pourraient le déranger. Elles sont toutes là à lui demander des portraits d'elles. C'est bien pour son don du dessin, mais je lui répète de se pousser aux études, pour qu'il puisse un jour profiter pleinement de ses talents. C'est un équilibre que j'ai du mal encore à trouver. Le pousser à étudier ou à dessiner. Alors si vous pouviez vous charger des devoirs, il pourra se concentrer sur ses dessins quand il est avec moi et mes autres protégées.

Elle s'arrête une seconde de parler.

Je sent du café, vous en avez fait ? S'il n'est pas trop fort, j'en veux bien une tasse s'il vous plaît. C'est ça le problème quand on parle, on se déshydrate vite. Elle rit.

Beth & Ellie

Bien sûr que l'écoute doit être à double sens, c'est la définition même de la communication. Sinon cela s'appelle un discours ou un monologue. Ellie a cette même optique. Les discussions se construisent à deux.

Déjà, vous avez la lucidité de voir votre chance. Vous pourriez vous cacher derrière votre réussite et ne pas poser les yeux sur ceux qui n'en ont pas eu, mais non vous allez quand même vers eux, car vous êtes quelqu'un de bienveillante. Il y a du mérite à être bon quand on a connu que le mal, mais il y en a tout autant à l'être quand on a vécu dans le bien. Elle sourit. J'ai mis du temps à me rendre compte de ce que je donnais à ces jeunes. Mais maintenant, je sais que ce que je fait est utile et bon. Je ne continuerais pas si je ne savais pas ça. C'est ce qui me motive à continuer, savoir que mon action sert à quelque chose. Quand je "perds" un jeune. Pour X raisons, prisons, orphelinat et parfois malheureusement pire, je me réserve un petit rituel. Je prends des nouvelles de ceux que j'ai réussi à aider et ça m'aide à ne pas sombrer. Bon grâce au ciel, ça n'arrive pas tous les jours, sinon les pauvres seraient blasés que je les appelles constamment. Elle rigole.

En espérant que Sam devienne une personne de réconfort pour Ellie et non un cas d'échec supplémentaire.

Oui, oui d'ailleurs je vais vous l'envoyer maintenant, comme ça je n'oublierai pas. Elle sort son téléphone et tape l'adresse qu'elle a enregistré dans le GPS de son portable, elle envoie le sms tout en discutant. Je sais que vous ne ferez pas ça dans son dos. Mais lui dire, lui montrera qu'il peut compter sur vous à présent et pas seulement en tant que professeur. Que vous serez là quoi qu'il arrive car je le vois dans vos yeux, vous serez là pour lui car nous somme fait du même bois. Elle lui sourit en rangeant son téléphone.

Oui pourquoi pas, ça serait formidable. Il pourra passer du temps ici avec ses sœurs, mais pour ça il faudra convaincre sa mère. Il ne faut pas faire ça sans son accord ou ça pourrait aggraver la situation. Elle serait capable de se plaindre à l'assistance publique si on s'occupe de ses filles dans son dos. Je vous l'ai dit c'est une vraie peau de vache, enfin vous verrez ça par vous même, quand vous irez la voir. Oui vous verrez alterner entre dessin et devoir, l'aide à se concentrer. C'est un juste équilibre qu'il faut réussir à trouver, mais en effet, on y arrivera.

Elle lui sourit et pendant l'absence de son hôte, elle récite rapidement un petit bénédicité pour les collations que Beth a préparé. Et oui Ellie est catholique pratiquante. Elle préfère faire ça dans son coin, pour pas déranger Beth. Elle ne veux pas imposer sa foi aux autres. Embrassant sa croix elle la recache dans son décolleté.

Merci beaucoup, dit-elle en prenant la tasse chaude entre ses mains. Savourant cette chaleur. Elle en boit un peu. Il est parfait.

Beth & Ellie

Beth semble être une femme forte et indépendante. Elle ne se laisse pas envahir par son passé et les quelques malheurs qu'elle a vécue. Ellie essaye de lui ressembler, en général elle y arrive, sinon la pauvre sombrerait si ce n'était pas le cas. Mais cela lui arrive aussi de ne plus supporter le poids de ses erreurs. Mais tout comme Beth, elle ne compte pas s'apitoyer devant elle. Elle préfère tout garder à l'intérieur. Jusqu'à ce qu'elle déballe son sac au prêtre de sa paroisse, qu'elle aille voir un psy, ou qu'elle explose sur les personnes qui la font trop chier.

Vous êtes très courageuse. C'est vrai qu'il n'a peu beaucoup de chance. Mais je suis certaine que tout va s'arranger. Vous êtes là maintenant, je ne voit pas ce qui pourrait arriver.

Eleonor est touchée par les mots de Beth. Elle ne se sent pas responsable de ce qui arrive à ses protégés, juste responsable de ne pas pouvoir faire plus pour eux.

Je sais que je ne dois pas me sentir coupable pour ce qui se passe dans leurs vies. Mais j'aimerais être tellement plus utile pour les soulager. Enfin, je continue à travailler là-dessus. Je ne désespère pas de trouver une solution pour vraiment les sortir de leurs galères. Cependant, je suis consciente qu'il n'y a pas de solution miracle et que s'il y en a une, elle ne viendra sans doute pas de moi.
Je ne pense pas avoir vraiment sauver la vie de quelqu'un ou changer sa vie du tout au tout. Je me contente de petites victoires. Je sort des filles de la prostitution, je casse la gueule à leurs proxos, je pousse les jeunes vers des centres de désintox quand c'est nécessaire. Je les conduit à des stages ou à des entretiens pour des petites boulots. Je ne fait pas de miracles non plus.

Une prof ou une éducatrice ne sont pas des psys non plus. Le suicide est un enfoncement personnel dans la dépression, il faut vraiment être proche d'une personne pour sentir ce genre de malaise pointé le bout de son nez. Seul la famille peut se rendre compte d'un changement de mentalité et agir. Même si ce n'est pas évidemment pour tous les parents. Certains cas ont des changements trop brusques pour que même les plus proches parents se rendent compte de quelque chose.

C'est bien son genre de réagir comme ça. Mais faut pas vous sentir fautive, vous avez surement dit tout ce qu'il fallait. Il faut lui laisser le temps de réaliser que vous êtes maintenant présente pour lui. Ce n'est pas dans sa nature de croire en ses chances.

Elle aurait pu vérifier la bonne présence du SMS, Ellie ne s'en sentira pas vexée. Une erreur peut vite arriver et Ellie n'est pas parfaite, loin de là. Beth propose de faire venir Sam et ses petites sœurs si sa mère entre en centre. Ellie n'y avait pas pensé mais c'est une super idée. Elle lui fait un grand sourire.

C'est une formidable idée. Vous pensez vraiment que ça serait possible ? Elle réfléchit une minute. Si vous êtes sérieuse pour votre proposition, j'aurais une dernière requête à vous soumettre. Vous allez dire que j'abuse... mais cela vous dérangerait de le noter à l'écrit. Ça rassurait l'assistance publique et leur prouverait que Sam peut s'en sortir plus ou moins seul et ils le laisseront un peu souffler. Moi j'ai toute confiance en vous, mais eux il leur faut des garanties écrites.

Ce plan semblait ravir Ellie. Elle imaginait déjà toute la suite des événements. Si l'assistance publique avait cette garantie et qu'ils acceptaient que Beth les prennent, cela pousserait surement leur mère à entamer sa cure, maintenant que l’assistance approuve cette initiative.
Ellie connait à peine Beth, elle n'oserait pas imposer sa foi à une quasi-inconnue. Elle préfère faire ça dans son coin et attendre de la connaître plus pour en parler. Maintenant qu'elle est en accord avec sa religion, elle va pouvoir goûter les gourmandises préparées par Beth.

Je me permet... dit-elle en prenant un cupcake au glaçage vert. Je ne voudrais pas que vous ayez cuisiné tout ça pour rien. Elle croque dedans. C'est délicieux, mais je ne reconnais pas à quoi c'est ?

Beth & Ellie

Elle rit à ce que Beth raconte. Elle ? Un miracle. Elle ne pourrait jamais penser ça d'elle et de ce qu'elle fait. Elle sait qu'avec toute la meilleure volonté du monde, tout ne peux pas venir d'elle. Elle a besoin des gens qui vivent autour d'elle, dans son quartier. Elle a besoin du soutien de la Mairie et des autorités locales. Elle n'est pas le messie, non plus. Elle doit se contenter de ses petits miracles pour les soulager de leurs peines au quotidien. Mais les seuls qui pourront changer leurs destins, restent ceux qui dirige la ville et les responsables de l'état désastreux dans lequel se trouve Hell's Kitchen.

Vous avez surement raison. Je sais que j'ai tendance à me sous-estime, je trouve que je n'en fait jamais assez. Cela dit, je suis consciente du fait que tout n'est pas de ma faute. Le problème de ma situation c'est que j'arrive souvent après que le mal sois tombé. Parfois, j'arrive à prendre directement contact avec des jeunes et je les aide avant que le malheur frappe, mais le plus souvent c'est l'inverse. L'assistance publique me les confie seulement une fois que leur destin à basculer du mauvais côté de la vie. Ainsi je passe plus de temps à réparer les pots cassées plutôt qu'à améliorer les choses de façon significatif. C'est en ça que je me trouve un peu démuni.

Elle l'écoute ensuite parler.

Pour le coup, je pense que vous vous culpabilisez trop. Cela vient principalement de lui, il n'a pas encore l'habitude qu'on s’intéresse et qu'on s'inquiète de son sort. En même temps vu son contexte familial se n'est pas étonnant. Sa mère s'en fiche et il a plus l'habitude de s'inquiéter pour ses sœurs plutôt qu'on s’intéresse à ses problèmes à lui. Mais je vous comprends totalement. Mais maintenant je suis là pour vous rassurer, vous avez été parfaite avec lui.

Elle fait un hochement de tête suivi d'un sourire quand Beth l'informe qu'elle s'absente pour rédiger la lettre. Elle savoure son café tranquillement en regardant autour d'elle. Elle trouve la maison charmante et le calme ambiant l'apaise grandement. Ce n'est pas comme le cœur de Manhattan où il y règne un vacarme constant. Elle reste avec un sourire béat en tenant sa tasse chaude entre ses mains. Elle sort de ses rêveries en la voyant revenir. Elle lui prend la lettre en lui retournant son sourire.

Je ne le savais pas, mais je l'avais deviné. dit-elle en riant doucement. C'est vraiment beaucoup ce que vous proposez là. Ce cadre de vie si paisible va leur faire un bien fou. J'en connais une qui en aurait grand besoin également. dit-elle en souriant, sous entendant elle-même. Oui, vous me tiendrez informer. Plus vite on aura son accord, plus vite on pourra agir pour ses enfants. J'espère maintenant que vous tomberez sur un de ses bons jours. Je vous aurais bien proposer de vous accompagner, histoire de ne pas vous laissez l'affronter seule, mais ça ne jouerais pas en notre faveur. Elle ne m'apprécie pas beaucoup et il vaut mieux la mettre dans de bonnes conditions.

Elle continue à déguster son cupcake. Oui, voilà c'est ça. J'ai eu peur de tomber sur du citron vert. Elle boit un peu de son café. Vous êtes que pâtissière ou vous aimez faire également des plats salés ?

Beth & Ellie

Ellie hoche vigoureusement de la tête pour dire oui quand Beth lui explique de ne pas sous-estimer ce qu'elle fait dans son quartier. Ce hochement de tête à autant pour but de convaincre Beth et de se convaincre elle-même. Elle ne niera pas avoir encore des doutes quand à son utilité, mais elle en aura surement toujours.

Je dis juste ce que je constate et ce que je ressent chez vous. dit-elle en haussant les épaules quand Beth la remercie pour ces compliments. Vous êtes très jolie et vous dégagez en plus une aura de grande confiance en vous-même. Moi, on a tendance à me voir comme une gamine toute fragile et quand j'en viens à ouvrir ma bouche, là, on me dis que je suis un petit pitbull enragé. C'est vraiment tout ce que je présente vous trouvez ?

Elle réfléchit à la proposition de passer un peu de temps ici ou même quand elle le voudrait selon les mots de Beth. C'était encore beaucoup demander à la jeune boxeuse, elle n'oserait pas déranger Beth en dehors des rendez-vous fixer avec elle. Elle avait répondu ça sans réfléchir et ne s'attendait à un tel accueil de la part de l'instit.

Oh non... je ne voudrais pas déranger votre fiancé. Vous avez trouver un petit bout de paradis sur Terre, ne le gâchez pas en le partageant avec une fille comme moi. Gardez le précieusement pour vous. Elle était toute gênée, d'avoir laisser supposer qu'elle s'imposerait comme bon lui semble dans la vie de Beth. Oui, elle était un peu trop émotive. D'accord, j'attendrais de vos nouvelles impatiemment. Je serais de tout cœur avec vous pendant votre entretien avec elle.

Elle l'écouta en continuant à manger son cupcake. Elle le reposa à moitié entamé pour faire une pause, sinon elle l'aurait dévorer et ne voulait pas passer pour une grosse gourmande. C'est dommage. Et à quoi passez-vous votre temps en dehors de la cuisine ? Enfin, si ce n'est pas trop indiscret.

Beth & Ellie

Oui, bien entendu que j'ai fait des erreurs. C'est le propre de l'homme de faire des erreurs, alors je suppose que je suis humaine. Elle sourit puis grimace. Désolée, je joue les intellos alors que j'en suis loin d'en être une. C'est mon père qui me répétait cette phrase quand j'échouais à mes entraînements de boxe et que je m'énervais. C'est gentil de me dire que je me sous-estime, lui aussi avait tendance à me le rabâcher. Elle sourit également. Ne me dites pas ça. Vous paraissez tellement forte. Sur qui d'autre je vais prendre modèle si vous doutez de vous à votre tour, dit-elle à moitié en plaisantant et à moitié en étant sérieuse.

Une fois qu'elle aura digéré la surprise de sa proposition et comprit qu'elle était vraiment sérieuse, c'est une offre qui plairait beaucoup à Ellie. Rien le fait de sortir de la ville lui plairait déjà, si en plus elle passe du temps avec une fille aussi agréable que Beth alors c'est tout bon pour elle.

J'adorais alors. J'essaierais de revenir ici pour vous voir et vous saluer. On se soutiendra entre célibataires et on pourra faire toutes les activités que vous désirez. Elle pose une main sur la sienne. En tout cas, c'est très généreux de votre part, surtout à une inconnue. J'aurais aimé vous rencontrer plutôt, j'aurais surement fait moins de bêtises dans mon passé.

Elle retire sa main pour finir de manger son cupcake en écoutant Beth lui raconté son quotidien. Elle lui sourit de temps en temps quand elle n'a pas la bouche pleine pour ne pas la dégoûter. Vous êtes sportive ? Enfin je ne veut pas dire que vous semblez négliger votre corps, c'est juste que j'aime aussi beaucoup ça. Quel sport faîtes-vous ?
Moi ? Hormis la boxe évidemment, ce qui prend en compte beaucoup de choses. S’entraîner, combattre pour le plaisir ou simplement en regarder à la TV ou dans une salle. Puis après, j'aime m'occuper de ma chienne, Shadow. Et sortir avec les jeunes du quartier. Je sors très peu au cinéma ou dans ce genre de lieu par contre. J'aime lire, mais... je ne lis pas très bien. J'ai commencé à faire de la dyslexie depuis... Depuis la mort de ses parents. Depuis longtemps, dit-elle un peu amère en lâchant un sourire crispé. Elle bois un peu dans sa tasse en détournant le regard, en repensant à ses parents.