Je n'avais pas eu la chance de revoir Allison depuis ce fameux dîner ou elle avait prétextée une urgence à l'hôpital afin de s'éclipser, évidemment je me doutais bien que ce n'était là qu'un prétexte bidon après tout je voyais bien qu'elle n'était pas à l'aise parmi tout ces gens superficiels mais je ne savais plus trop comment aborder la question avec elle … il faut dire que c'était vachement délicat. Pour se faire j'avais même tenté de l'appeler, de lui envoyer des messages textes mais voyant que mes efforts étaient déployés étaient vains je finis par en venir à la conclusion que le tout était sans espoirs.

Quelques jours s'étaient écoulés depuis et de mon côté tout n'était pas au beau fixe, je ne me sentais pas très bien. Stressé par mon état je n'étais pas sans afficher des traits tout aussi tirés que fatigués, je semblais amaigri et certains de mes proches me l'avaient reproché mais il était difficile de se nourrir alors que vous vous demandez combien de temps il vous reste avant de passer l'arme à gauche. J'avais profité de ces quelques jours afin de mettre de l'ordre dans mes affaires mais je n'avais pas encore eu la force d'en parler à qui que ce soit de mon entourage, je savais pertinemment qu'ils n'étaient pas prêt à faire face à ce genre de vérités.

Vêtu tout simplement d'un pantalon de pyjama et d'un t-shirt je m'allongeai sur le sofa, le teint blanchâtre, et vu qu'il n'y avait rien de bien passionnant à la télévision et que je commençais à en avoir plus que marre d'entendre des nouvelles au caractère peu réjouissant je me laissai aller à fermer les yeux profitant d'un léger moment de répit.

Ne vous méprenez pas j'apprécie grandement la compagnie d 'Allison si tel n'était pas le cas je ne me serais jamais montré aussi doux et avenant à son endroit et d'une certaine façon je dois admettre qu'elle n'était sans me plaire mais – il y a toujours un mais – je n'étais pas sans ressentir une certaine résistance de sa part. Évidemment j'étais attristé par le fait qu'elle ne me retourne plus mes appels depuis cette fameuse soirée, je n'y comprenais plus rien … je me torturais l'esprit à force de me demander ce que je pouvais bien avoir fait pour l'emmener à prendre ses distances et puis je décidai de me montrer respectueux de sa décision … si elle croyait qu'il était mieux pour elle de ne plus avoir le moindre contact avec moi je n'allais pas la contraindre.

Ayant fini par fermer les yeux j'en vins à me reposer et puis j'entendis la sonnette de ma porte retentir, ouvrant les yeux je me redressai bien que difficilement et je m'approchai de la porte afin de l'ouvrir et je tombai nez à nez avec Allison. Alli? Entre ne reste pas là. Lui dis-je alors que je tentais de replacer mes cheveux. Tu aurais du m'appeler j'aurais fais en sorte d'être plus présentable. Lui dis-je un brin mal à l'aise de me retrouver devant elle dans ce genre de tenue.

Évidemment je ne m'attendais pas à la revoir, après tout j'étais persuadé qu'elle préférait mettre de la distance entre nous mais je dois l'avouer c'était une surprise des plus agréable que de la revoir. Tu ne me déranges pas, tu ne me dérangeras jamais d'ailleurs. Je suis ravi que tu sois passée. Comme tu le vois j'affiche le teint verre de lait. Lui dis-je en faisant part d'une certaine dose d'humour tout en l'invitant à passer à l'intérieur. Merci c'est gentil mais tout de même avoir su que tu allais passer j'aurais enfilé quelque chose de plus approprié. Je me sens fatigué ces derniers temps et puisque un soucis n'attends pas l'autre avec ce qui survient au travail j'ai décidé de m'offrir quelques jours de répit en espérant que tout finisse par rentrer dans l'ordre. Je lui souris. Mais toi tu m'as l'air radieuse. J'étais sincère elle affichait une bien jolie mine. Je m'installai sur le sofa l'invitant à m'y joindre.

Il est vrai que la situation n'avait rien de marrant en tant que tel mais néanmoins je préférais en rire que d'en pleurer , c'est pourquoi je n'avais pas hésité à faire preuve d'humour. L'écoutant de répondre qu'elle n'avait jamais raffole du lait je me laissai aller à une autre blague de mon cru. Pourtant le lait c'est bon pour la santé, c'est bourré de vitamines et de calcium. C'était tout simplement une tentative afin de la faire sourire. La belle ne tarda pas à me faire comprendre que ma tenue ne la dérangeait pas j'acceptai donc de demeurer ainsi vêtu. Et si tu me racontais ce qui te perturbe. Lui balancais-je tout en la regardant alors que je posai ma main sur la sienne comme le ferait un ami. Retirant ensuite ma main je me dirigeai vers le sofa m'y installant tout en attendant qu'elle m'y rejoigne. Merci c'est gentil. Je suis persuadé qu'il s'agit là de presque rien, un peu de fatigue accumulée … rien qu'un peu de sommeil ne puisse rectifier. Bien que je n'étais pas convaincu je tentais de me montrer convaincant et puis je me sentis doucement apaisé par la douceur de son regard.

Déjà que j'étais bien au fait que mon état de santé se voulait des plus précaire et chancelant je savais que le fait de déprimer et de me mettre à pleurer sur mon sort n'allait rien y changer, valait mieux tenter de profiter des bons côtés de la vie et c'est fort de cet état d'esprit que je m'efforçais de me montrer fort … ce n'était pas toujours facile mais j'y parvenais plutôt bien. Je rigolai quelque peu de ce que venait de me dire Allison il faut dire que cette anecdote était plutôt marrante. Je crois que nous sommes tous un peu pareil, pas mal tout le monde prône la politique du faites ce que je dis et non ce que je fais. Ce n'était pas un jugement mais plutôt une constatation, après tout moi le premier je mettais en garde mes employés contre les risques et dangers du surmenage et pourtant s'il y avait bien un bourreau de travail au sein de l'organisation cela ne pouvait être que moi. Je n'étais pas né de la dernière pluie, je me doutais bien qu'un truc la tourmentait si bien que je finis par lui demander de m'en parler. Allons-y alors. Prenant place sur le sofa je n'en avais que pour l'éclat de son regard et je me laissai aller à lui sourire à l'écho de ce qu'elle venait de me dire. Je vais tenter de m'y résoudre, après tout il est vrai que j'en ai de besoin. Sa main se posant contre la mienne ne fût pas sans me faire frissonner et puis , de par le timbre de sa voix , je compris que ce qu'elle voulait me confier allait s'avérer des plus sérieux. Des mensonges aussi agréables tu peux m'en faire autant que tu en as envie. Et puis je perdis de plus en plus ce sourire, elle m'inquiétait. Tu sais tu n'as pas à t'excuser , tu n'as rien fait de mal, tu devais avoir tes raisons pour agir de la sorte et puis à mes yeux tout ce qui compte c'est que tu es là maintenant. Je continuais de lui tenir la main et c'est alors qu'elle continua sur sa lancée. Je ne demande qu'à t'écouter. À la vue de ses larmes naissant dans le coin de ses yeux afin de glisser contre sa joue je compris que ce qu'elle avait à me confier était grave alors ne voulant pas ajouter à sa douleur je préférai ne rien dire me laissant aller à lui caresser tendrement la joue, essuyant ces larmes du revers de la main, j'étais persuadé que la douceur de mon geste parlerait d'elle-même.

L'entendre me dire qu'elle sera toujours là pour me soutenir me faisait chaud au cœur, je savais reconnaître un comportement sincère et désintéressé et de toute évidence c'était bel et bien le cas avec Allison. Ne voyant pas la pertinence d'ajouter quoi que ce soit à ce qu'elle venait de dire nous finîmes par aller nous installer au salon. Installé sur le sofa en sa délicieuse compagnie je vis qu'elle versa quelques larmes et comme je ne demeurais jamais insensible devant une femme en pleurs je ne résistai pas à la tentation de lui caresser la joue. Continuant de la regarder alors qu'elle semblait reprendre son calme je l'écoutai et ce que j'entendis me rendit triste pour elle. Je suis sincèrement et profondément navré pour toi, je sais que rien de ce que puisse dire ne pourra jamais estompé les effets de ce chagrin qui te hante depuis ce jour mais sache que tu auras toujours mon épaule à ta disposition. J'aimerais te dire que je comprends mais ce serait plutôt malhabile de ma part puisque je n'ai jamais vécu une telle situation mais ayant perdu ma mère des suite d'une maladie il y a de cela quelques années je crois tout de même avoir une petite idée de ce que tu ressens. Tenant sa main contre la mienne je croisai son regard et laissant mon autre main contre sa joue, versant également quelques larmes – après tout j'étais le genre à pleurnicher dès que j'entendais une autre personne pleurer – et ce qu'elle me dit n'était pas sans m'ébranler. C'est si soudain je ne sais pas quoi dire, je dois t'avouer que je ressens également un petit je ne sais quoi qu'il m'est impossible d'expliquer lorsque je me retrouve en ta compagnie. Il ne suffit que d'un regard en ta direction afin que le rythme de ma respiration s'accélère, je sais que c'est dingue initialement tu n'étais que mon médecin et le hasard a fait en sorte que nous devenions amis mais en ce qui me concerne – au fil du temps – tu es devenus beaucoup plus et j'avoue que cette évolution est de nature à m'effrayer. Je pris une pause, tentant d'étouffer ces larmes qui ne demandaient pourtant qu'à être versées. Car tu vois ma plus grande crainte est de devenir un poids pour toi et maintenant sachant ce que tu as vécue je me refuse doublement d'en devenir un pour toi tu as déjà trop souffert. J'en avais les larmes aux yeux juste à l'idée d'y penser et puis je ne voulais pas lui imposer le combat que j'allais devoir mener en fonction de mon état.

Une des grandes vérités de la vie, à mes yeux, était qu'il valait mieux écouter que de monopoliser la conversation. Après tout ne dit-on pas que si le créateur a doté l'être humain de deux oreilles et une bouche c'est afin qu'il puisse écouter deux fois plus qu'il ne parle? Me montrant attentif à ce qu'elle disait je préférai ne rien ajouter après tout il était vrai que de perdre un proche se voulait une perte inestimable. Prétendre qu'une perte humaine était plus importante qu'une autre était un débat stérile du quel personne n'allait sortir gagnant et je me refusais de m'y aventurer. Et puis versant quelques larmes à mon tour je ne fus pas sans ressentir un tendre frisson au contact de sa main glissant contre ma joue et c'est alors que j'entendis des mots sortant de sa bouche … des mots qui ne pouvaient que me faire sourciller. Crois-moi c'est bel et bien partagé et non je ne prononce pas ce genre de paroles à toutes les femmes que je rencontre. J'ai toujours méprisé ce genre de baratineurs, ma mère en a tellement souffert … mon père était fort dans le genre alors je serais le dernier des minables de reproduire un comportement que j'ai toujours maudits. Je la regardai le regard un peu attristé. Je sais que tu te poses des questions , d'ailleurs je ne vais pas te nier ce droit elles sont plus que légitimes après tout. J'aimerais tant pouvoir atténuer ces doutes que tu entretiens mais je n'ai pas ce pouvoir et de toute façon je n'ai pas à te dicter ce que tu dois en penser puisque la réponse se trouve juste ici. Posant ma main sur la sienne je la glissai contre son cœur.

Bien sur le fait qu'elle émette quelques doutes quant à ma sincérité à son endroit n'était pas sans me chagriner mais j'en reconnaissais le caractère légitime après tout il était vrai qu'il se véhiculait tellement d'histoires à propos des hommes riches et de leurs comportements discutables qu'il devenait de plus en plus difficile de distinguer le vrai et le faux.

Je lui avais pourtant offert une porte de sortie, surtout afin de la ménager mais je réalisai qu'elle n'en voulait pas puisqu'elle n'hésita pas à me faire comprendre qu'elle tenait mordicus à être près de moi et ce peu importe les conséquences. C'est difficile pour moi de ne pas le penser pourtant, je vois de plus en plus que je ne suis plus que l'ombre de celui que j'étais il n'y a pas si longtemps et la crainte de devenir un boulet à supporter envers mes proches n'est pas sans ajouter à mes tourments. Te faire souffrir est bien la dernière chose que je souhaite. Je me laissai aller à lui caresser la joue, l'embrassant sur son front. Faut que je t'explique un truc. Lui dis-je alors que je commençais à déboutonner le haut de mon pyjama.

S'il y a bien une qualité qui me plaisait chez Allison c'était sa franchise, elle disait les choses sans prendre le moindre détour, bien sur par moment il était possible que la vérité en vienne à s'avérer blessante mais au moins je savais sur quel pied danser. Alli avait cette faculté de me donner l'heure juste, cela ne pouvait que me changer des gens que je côtoyais et qui n'avait pas le courage de leurs opinions. Évidemment l'entendre soulever l'hypothèse selon laquelle je pourrais être le genre d'homme à me jouer de ses sentiments à courtiser plus d'une femme ne fût pas sans me piquer au vif mais j'entrepris de lui faire comprendre que je n'étais pas ce genre de mec bien que j'étais d'avis que certains hommes pouvaient malheureusement agir de la sorte.

Tu ne m'as pas vexée ne t'en fais pas et tu es toute pardonnée. Je me doute bien que ce n'est pas facile pour toi et je n'ai jamais cru que tu étais ce genre de femmes, je te respecte trop pour me permettre une telle connerie. Tu sais à force d'entendre tout ce qui peut se raconter il est normal que tu en viennes à te poser des questions et je peux t'aider à y trouver les réponses n'hésite surtout pas.


Elle avait raison je me devais d'en parler à mon entourage mais allez savoir pourquoi je craignais d'avantage leur réaction que les effets de ma maladie en tant que tel. Tu as raison je devrais leur en parler mais pour le moment je ne les sens pas prêt, cela risque d'engendrer des tensions et du stress … faut mieux attendre que le moment soit plus approprié. J'en conviens personne n'est mieux placée que toi pour juger de ce qui est bien pour toi. Je sais c'est pareil pour moi, cette semaine a été intenable et tu as sûrement du en venir à en avoir marre d'entendre l'alerte de messagerie texte à chacun des textos que je t'envoyais.

J'avais tant apprécié ce moment alors que je l'avais prise dans mes bras, m'enivrant de son parfum plus qu'exquis et c'est alors que je me retournai quelque peu afin de défaire quelque peu mon haut de pyjama et son intervention ne fût pas sans me faire rire. T'es une petite marrante, t'es unique en ton genre. Je lui avais dis le tout afin de la taquiner et puis je revins un peu plus sérieux alors que je retirai le haut de mon pyjama pour ensuite me retourner vers elle … il était hors de question que je me mette à lui cacher quoi que ce soit. Glissant ma main contre cette cicatrice sur mon thorax je repris la parole. Tu vois ce que je désire t'expliquer c'est que je dois prendre action immédiatement, je ne t'ai pas tout dis la dernière fois. Souviens toi à l'hôpital tu m'avais retrouvé effondré à la cafétéria … c'est que vois tu la cardiologue m'avait expliqué que stimulateur cardiaque ne faisait pas le travail qu'il devait faire et qu'il était impératif que je me fasse opérer dans les plus brefs délais et étant donné le côté risqué de cette opération je ne pouvais plus te le cacher plus longtemps. Voilà maintenant tu sais tout. D'une certaine façon j'appréhendais sa réaction mais je me devais d'être sincère à son endroit d'autant plus si je voulais avancer avec elle.  

Je savais pertinemment que ma réputation n'était pas la plus enviable qui soit, après tout je savais parfaitement que les gens se faisaient une spécialité de juger sans savoir et d'une certaine façon l'on me faisait payer les pots cassés en me reprochant les vices de mon père. J'étais d'avis qu'il était injuste de faire payer à un enfant les frasques de son père et pourtant je payais pour des crimes que je n'avais pas commis mais d'une certaine façon je m'y étais habitué. Je te comprends et je ne t'en tiens aucunement rigueur, j'entends les mêmes rumeurs à mon sujet. Que puis-je y faire? M'efforcer à les nier et tenter de trouver la source de ces calomnies afin de les traîner devant les tribunaux? J'aurais l'impression de perdre mon temps. Si les gens ont décidé de me juger par association en partant avec l'idée que puisque mon père est un coureur de jupons notoire qu'impérativement je dois être comme lui je n'y peux rien après tout. Je comprends tes doutes, j'aimerais tant t'aider à les apaiser. Tu sais rien ne presse, on peut faire les choses à ton rythme.

Évidemment lorsqu'elle me fit part de ses inquiétudes relativement à mon état de santé je ne me pus que réaliser à quel point elle était désireuse de m'inciter à tout révéler à mes proches et puis , afin de dissimuler mon agacement, je décidai de prendre le tout avec humour. Tu sais qu'au niveau strictement légal le contenu d'un dossier médical est purement confidentiel et régis par le secret professionnel? Je me doute que je ne t'apprends rien et puis ce serait à mon cardiologue de me faire ce discours mais t'en fais pas je préviendrai mes proches mais pour le moment je juge qu'ils n'ont pas à le savoir … après tout cela ne changerait rien et les voir pleurer et se morfondre ne pourrait qu'accentuer mon stress et m'anéantir davantage. Non mon silence , pour l'instant , s'avère ce qu'il y a de mieux autant pour moi que pour eux. D'une certaine façon je remettais en cause le jugement de mon entourage, je savais que de le leur annoncer risquait de bouleverser bien des choses et pour le moment je n'étais pas prêt. Je suis ravi que tu aies su aller au delà de ta fierté.

J'aimais tant cette douce sensation que je pouvais ressentir alors qu'elle était dans mes bras et mon sourire s'élargit alors qu'elle s'adressa à moi sur une note des plus coquines. T'es pas mal à ce petit jeu. Je lui fis un clin d'oeil complice et puis je repris mon sérieux alors que sa main se glissant contre la mienne se voulait de nature à me procurer le plus indescriptible des frissons et je me laissai aller à lui dévoiler ce qui me dévorait depuis déjà un bon moment. Ne sois pas si dure envers toi, après tout tu ne pouvais pas savoir ce qui se passait et puis le plus important c'est que tu sois là maintenant … le reste m'importe peu. Son front contre le mien je me laissai aller , m'abandonnant complètement à ce regard qui n'avait de cesse de me troubler de plus en plus au fil du temps qui s'écoulait, et puis je glissai une main contre son dos approchant mes lèvres du lobe de son oreille. Hum docteur Cameron on vous a déjà dit que vous êtes divinement magnifique? 

Je ne lui en tenait aucunement rigueur, après tout il était légitime de sa part de tenter d'obtenir des réponses aux questions qui la tourmentait à mon sujet, c'est d'ailleurs pour cette raison que je m'efforçai d'y répondre avec le plus d'honnêteté possible. Évidemment je trouvais difficile de toujours devoir subir ces comparaisons avec mon paternel mais avec le temps je compris que cela allait de pair avec le fait de porter un nom de famille aussi célèbre que le mien, chacun avait son fardeau mais le mien me semblait – du moins par moment – trop lourd si bien que je me surprenais à vouloir abdiquer mais au final je finissais par trouver la force de continuer. Ce n'est pas une vaine tentative de justification mais plutôt une façon de tenter de donner ma version des faits parce que bien que je sache que cette perception de moi est fausse je ne suis pas sans savoir qu'elle peut être de nature à me nuire par moment mais bon il est vrai que je ne peux pas contrôler tout ce qui peut se dire à mon sujet. Tu as bien fait de me le demander, tu sais je ne t'en veux pas les questions que tu te posais étaient bien légitimes et il était normal que tu tentes d'y trouver certaines réponses avant de voir s'il était pertinent d'aller plus loin.

Bien sur lorsqu'elle tenta de me faire réaliser l'importance d'en parler à mes proches je n'avais pas hésité à lui faire part de l'importance du secret professionnel et qu'il n'en appartenait qu'à moi de décider ou non d'en parler … évidemment il n'y avait rien de méchant dans ce que je lui avais dit … même que j'y avais ajouté une fine touche d'humour. Mais tu vois je n'ai pas envie de me retrouver avec eux dans ce combat, les voir déprimer et pleurer continuellement ne peut qu'ajouter à mon stress et tu sais tout aussi bien que moi que le stress est néfaste pour toute personne atteinte d'une maladie cardiaque … mon refus de les mettre au courant est avant tout dans mon intérêt … bien sur il est évident que certains de mes proches seront dans la confidence mais je vais me montrer sélectif, choisissant ceux que je juge prêt et qui ne mettront pas mes chances de guérison en péril. J'ai toujours été un solitaire, je ne vois pas pourquoi ça changerait maintenant.

Sa main se glissant tout contre la mienne n'était pas sans m'avoir procuré un frisson d'une douceur que je n'avais pas ressentie depuis déjà un long moment, la regardant et lui souriant je me laissai aller à lui caresser son doux visage alors qu'elle me promit qu'elle ne partirait pas. De toute façon je ne comptais pas te laisser partir. J'avais le sourire aux lèvres lorsque je me laissai aller à lui adresser ces quelques mots . Glissant une de mes mains contre le bas de son dos tout en jouant de mes lèvres dans le creux de son cou et contre le lobe de son oreille je ne pus que lui sourire alors que nos regards se croisèrent à nouveau. Elle avait ce petit je ne sais quoi de sexy dans le regard auquel je ne parvenais pas à résister et ses mains glissant contre mon torse, alors que les miennes s'étaient posées contre sa taille, ne pouvaient que me pousser à succomber davantage à ce charme fou qui était le sien. Docteur Allison … ce que ça sonne sexy. Lui dis-je le sourire aux lèvres et puis je fermai les yeux au contact de ses lèvres contre les miennes, alors qu'elle s'était emparé de mon visage, et lentement je laissai aller mes mains qui ne demandaient qu'à remonter le long de ses hanches. Le désir que m'inspirait ce moment de tendresse fût tel qu'à mon tour je me laissai aller à l'embrasser, remontant une main vers ses cheveux alors que l'autre demeurait à la hauteur de son dos … je peinais à y croire mais finalement le bonheur semblait vouloir me sourire.

Une fortune , aussi éclatante soit elle, ainsi que les cadeaux plus que princiers qu'elle permet d'offrir ne compensent en rien le manque d'affection et ça c'était une réalité que j'avais compris très jeune … même après toutes ces années j'en voulais encore à mon père de m'avoir négligé tout comme je lui en tenais rigueur d'avoir trompé maman alors qu'elle se battait pour sa survie étant aux prises elle aussi avec des soucis cardiaques. Je trouvais d'autant plus injuste de savoir que les gens m'associaient à lui me prêtant une attitude et un comportement qui n'était pas le mien. Tu vois je veux pas me plaindre car je suis bien placé pour comprendre que la vie n'est pas simple pour qui que ce soit mais tu as vu juste je lui en ai voulu et d'une certaine façon je lui en veux encore. Tu vois j'en ai tellement eu marre de me sentir négligé que vers l'âge de 14 ans j'avais décidé d'aller terminer mes études en Europe et puis à mon retour – peu après le décès de maman – je croyais qu'il changerait et qu'il comprendrait là ou il avait erré mais de toute évidence j'en demandais trop. Bien sur je sais pertinemment que nous sommes les opposés l'un de l'autre mais néanmoins le fait d'entendre par moment que l'on me compare à lui n'est pas sans m'agacer mais bon c'est la vie et j'y peux rien.

Évidemment je savais que ce qu'elle me disait elle le faisait animée de bonnes intentions mais bon de toute façon je ne voyais pas à qui je pouvais en parler. En parler à ma mère? Difficile puisqu'elle repose au cimetière. En parler à mon vieux connard de paternel? Vu l'état de nos relations je trouverais hypocrite qu'il daigne s'occuper de moi alors qu'il n'a jamais levé le moindre petit doigt. D'une certaine façon Allison avait raison j'étais borné et mon idée sur la question était déjà faite. Je me doute bien que tu n'approuves pas mon choix mais bon il vaut mieux qu'il en soit ainsi. La confiance que tu me témoignes me va droit au cœur et moi c'est pareil jamais je ne te laisserai tomber.

La tenant tout contre moi, lui souriant tout en laissant mes mains la caresser, je ne pouvais pas être plus heureux qu'en ce moment et je finis par lui sourire à l'écoute de ce qu'elle me disait. Je sais j'ai une chance folle. Ses lèvres contre les miennes se voulaient un pur délice, je savourai pleinement ce baiser des plus tendre et passionné. Mais chez moi c'est aussi chez toi, je veux bien faire de toi mon otage tant et aussi longtemps que tu le désireras. Elle me faisait un effet d'enfer, j'étais subjugué par son charme fou, si bien que je me laissai aller à l'embrasser dans le creux de son cou lui murmurant ensuite à quel point je me considérais chanceux d'être auprès d'elle.

J'étais étonné par sa faculté de déduction, en l'espace de quelques minutes elle avait tout compris de la situation, je ne pouvais que m'en trouver encore plus étonné. Elle avait raison sur toute la ligne cette haine – profonde et viscérale – que je vouais à mon père découlait de son irresponsabilité crasse dont il avait fait part à mon endroit au cours de toutes ces années … il avait préféré s'occuper de son empire financier plutôt que de se comporter tel un père digne de ce nom. Bien sur il prétextait que c'était pour moi qu'il bossait autant, affirmant qu'il voulait me léguer tout ça au moment opportun mais moi je n'en avais que faire de l'argent , après tout j'étais d'avis que nous en avions amplement, tout ce que je pouvais désirer à cette époque se résumait à un père présent et aimant mais maintenant – après toutes ces années – il était trop tard.  Tu ne cesseras jamais de m'étonner avec ta faculté d'analyse. Je lui souris. En effet je suis différent de lui et c'est plaisant d'entendre au moins une personne me le dire.

Souvent les pauvres et les gens issus de la classe moyenne pouvait compter sur le support de leurs proches afin de traverser la tourmente que pouvait représenter la maladie mais dans mon cas je me devais d'affronter le tout seul  … non que je m'en plaigne, j'étais en mesure de composer avec la situation, après tout je savais que d'en informer mes proches risquaient d'avantage de me nuire qu'autre chose. Bref chacun ses petits soucis. Elle me faisait rigoler je dois bien l'avouer. Je sais toujours ce que je fais … du moins j'ose l'espérer. Lui dis-je avec humour afin de détendre l'ambiance. Je te promets d'y réfléchir mais ne fonde pas trop d'espoir vu l'état de mes relations avec mon entourage familial. D'une certaine façon j'avais décidé de lui dire ce qu'elle désirait entendre mais à la base j'étais un solitaire j'affrontais mes problèmes sans attendre d'aide de qui que ce soit … il en avait été ainsi depuis ma plus tendre enfance.

Sentir son corps contre le mien ne pouvait qu'éveiller ce désir complètement fou que je m'étais évertué à tenir au silence si longtemps  ajoutez à tout cela l'exquise odeur de son parfum qui n'avait de cesse de titiller mes sens et vous aurez une vision d'ensemble aussi complète que la mienne. Ce sourire malicieux qu'elle me fit n'était pas sans m'amuser et ce qu'elle finit par me dire ne pus qu'accentuer cette humeur coquine qui ne demandait qu'à se voir exprimée. Moi c'est plutôt ce qu'il y a sous la blouse blanche qui m'intéresse. Lui dis-je en bougeant les sourcils à la manière d'un pervers mais bien sur c'était de l'humour. L'embrassant avec tendresse pour ensuite laisser mes lèvres glisser dans le creux de son cou je continuai un moment de faire monter la température fortement encouragé par ses propos. On en aura jamais assez d'une nuit chérie. Nos lèvres se frôlant , laissant notre désir mutuel s'exprimer, je me laissai aller à lui caresser les hanches et lui volant un baiser – tout aussi fougueux que langoureux – je me levai et lui pris la main. Et si je te faisais visiter? Je suis persuadé que tu te meures d'envie de contempler une certaine pièce.

En effet entre moi et mon père c'était dans le genre plutôt tendu , par moment j'avais l'impression que c'était moi le père et lui le fils tellement son irresponsabilité était de nature à me mettre hors de moi. Bien que je n'étais plus le gamin que j'étais je n'étais pas sans lui tenir rigueur pour ses erreurs du passé et le côtoyer au conseil me devenait de plus en plus difficile … par moment j'avais l'impression d'être isolé au beau milieu de tout ces dinosaures de la haute finance – à la mentalité plus que rétrograde – si bien que j'avais l'impression de nager à contre courant. Il n'avait fallu que bien peu de temps à Allison pour réaliser quelle était l'ampleur de la haine que j'éprouvais envers mon père après tout j'étais un bien piètre dissimulateur heureusement que je n'étais pas du genre à jouer au poker je me ferais plumer en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je me connais assez bien donc je sais aussi bien qui je suis que ce que je ne suis pas mais de l'entendre de ta voix me procure un bien fou.

D'une certaine façon je comprenais que son inquiétude était légitime, après tout cela se ressentait, mais je me devais de composer avec ma réalité qui est de livrer seul cette bataille. Je comprends que tu sois inquiète même que cela est de nature à me toucher mais hélas c'est une bataille que je dois mener par moi-même après tout mon père en a jamais rien eu à glander et puis mes amis ont leurs vies à mener je n'ai nullement le droit de leur imposer mon fardeau il est hors de question que je sois un boulet pour qui que ce soit. Il y a bien des choses qu'elle ignorait de la haute finance et je m'en voulais de les lui apprendre. Nos oeuvrons dans des mondes différents ma belle … tu vois le monde de la finance est sans la moindre pitié même celui que tu peux croire être ton meilleur ami finira un jour par te poignarder dans le dos alors tu comprendras parfaitement que je n'accorde ma confiance qu'à quelques très rares personnes … mettre trop de gens dans la confidence pourrait me nuire plus qu'autre chose mais ta grande sollicitude à mon endroit me touche. Lui dis-je en lui prenant la main afin de lui faire comprendre que j'appréciais ses efforts.

Ce que j'aimais le plus chez Allison c'était bien cette façon qu'elle avait d'embarquer dans mes délires, j'adorais son humour autant qu'elle semblait aimer le mien. Tout ce négocie ma chérie mais moi par dessus tout c'est la femme portant la blouse blanche qui me rend fou. J'étais charmé et subjugué par cette moue plus que sexy qu'elle me fit, si bien que je me laissai aller à savourer pleinement la saveur de ce moment alors que je frémissais de désir au gré de son corps près du mien.Tenant sa main, tout en lui caressant le dessus avec mon pouce, j'entrepris de me diriger avec elle vers ma chambre et je m'arrêtai net lui adressant un sourire des plus espiègle. Je croyais qu'on parlait de la cuisine. Lui dis-je dans un élan d'humour, digne de moi, alors que je finis par pousser la porte de ma chambre refermant derrière nous et glissant mes lèvres dans le creux de son cou alors que je me trouvais derrière elle.