S'il y a bien un truc me caractérisant c'est bien que je suis hargneux et rancunier comme pas un, cette histoire avec les vieux séniles à la mord le nœud du conseil m'avait mis hors de moi, je n'en revenais pas qu'ils défendent ce type qui avait tenté de nous truander et de nous arnaquer mais bon je ne pouvais que réaliser que j'avais fondé trop d'espoir en cette bande de vieux débris fossilisés. J'avais la tête dure et je comptais bien agir contre leur avis après tout je n'avais qu'à en toucher deux mots à mon père et – puisqu'à nous deux nous contrôlons 72 % des voix – je ne donnais pas cher de la peau du voleur.

Ma journée de travail était terminée et j'avais passé par chez moi afin de me préparer, tout était parfait il ne me restait qu'à passer au casino afin de prendre la princesse afin de lui offrir une soirée dont elle allait se rappeler longtemps. Arrivant près du casino je croisai une voiture qui démarra en trombe afin de rouler en sens inverse et me stationna je vis que Kira était allongé. Effrayé et paniqué je m'approchai d'elle, glissant une main dans ses cheveux et l'embrassant sur le front.

Non je t'interdis de me faire ça, j'ai besoin de toi.

Lui dis-je en l'enlaçant et la relevant quelque peu afin de la tenir contre moi.

Reviens à toi je t'en prie.

Évidemment de voir Kira dans un tel état n'avait pu que me faire perdre mes moyen, il suffit de voir une personne à qui l'on tient dans un état pour le moins critique pour que l'on en vienne à réaliser que la vie ne tient qu'à un fil. Moi qui était reconnu comme étant un dur, un négociateur coriace, il n'en fallait pas plus pour que je ne me mette à pleurer. Lorsqu'elle finit par revenir à elle j'essuyai mes larmes et je lui caressai la joue lui collant ensuite un baiser sur le front. Chut ne dit rien, tu dois préserver tes forces. Je remerciai l'un des passant qui venait d'appeler l'ambulance et alors que les ambulanciers s'occupèrent de placer Kira sur une civière je fis signe au superviseur de la sécurité d'approcher lui demandant de visionner la vidéo de surveillance donnant sur l'entrée et de tenter d'obtenir le visage de l'agresseur ainsi que le numéro de la plaque numérologique de la voiture avec laquelle il s'est barré. Lui faisant clairement entendre que son prix serait le mien je lui fit promettre de ne pas mettre la police au fait de l'histoire et de me laisser m'en occuper ce qu'il sembla accepter … il faut dire qu'il semblait aimer les gros billets. Après cette brève discussion je revins vers Kira et je montai dans l'ambulance afin d'être près d'elle.

La voir inconsciente m'avait flanqué une frousse d'enfer, je me promettais de la venger mais pour le moment elle était ma priorité. Montant avec elle à bord de l'ambulance je ne lui lâchai pas la main et arrivé à l'hôpital je finis par me résoudre à ronger mon frein dans la salle d'attente. J'étais anxieux et le tout se voyait bien, je passais mon temps à marcher dans tout les sens … si bien que je devais bien en être venu à tomber sur les nerfs du personnel. Lorsque l'on finit par me confirmer que je pouvais maintenant la voir je ne pus que pousser un énorme soupire de soulagement.

Arrivé dans sa chambre je me tirai un siège afin de m’asseoir près d'elle, lui prenant la main, et je l'embrassai sur la joue tout en lui adressant un regard doux. N'y pense plus on se reprendra. T'en fais pas.

Elle avait toujours ce petit mot pour me faire rire, même à l'hôpital elle parvenait à faire de l'humour. Heureusement d'ailleurs. Ce que j'entendis par la suite n'était pas de nature à me plaire, je ne voulais pas qu'elle s'accable de tout les maux même si d'une certaine façon j'étais d'accord avec elle. Je ne vais pas me mettre à te blâmer car de toute façon je n'en ai pas le droit et puis tout ce dont je pourrais te dire je suis persuadé que tu en es déjà parfaitement consciente. Je posai ma main sur la sienne. Cependant rien de tout ça n'est de ta faute, cet homme est un grand malade … un joueur pathologique, les joueurs sont comme les drogués et les alcolo ils sont prêt à tout pour avoir leur dose et malheureusement tu en as fait les frais.

Malgré tout je parvenais pas à chasser de mon esprit que j'étais responsable de tout, je culpabilisais de la savoir dans un tel état, après tout si je n'avais pas mis tant de temps à faire la distance j'aurais pu arriver sur les lieux au moment opportun afin de lui éviter de subir un tel sort … je m'en voulais terriblement et je me promettais de tout mettre en œuvre afin de retrouver le type pour le corriger et ce peu importe ce qu'il allait m'en coûter. Sa main dans la mienne je me laissai aller à y déposer un doux baiser et puis je remarquai ce regard échangé entre Kira et le médecin afin qu'il ne l’ausculte pour ensuite nous laisser seuls. J'étais mal de la savoir ainsi, même que mon cœur se mit à défaillir – un bref instant – un peu comme si mes malaises désiraient revenir me hanter … je tentai de les dissimuler du mieux qu'il m'était possible de le faire car je ne voulais pas qu'elle s'inquiète. Lorsque tu auras obtenu ton congé tu viens chez moi et je prendrai congé, hors de question que je ne te laisse seule.

Évidemment je me doutais bien qu'elle ne serait pas seule si elle en venait en rentrer chez elle afin de se remettre de ses émotions mais j'étais persuadé qu'il était de mon devoir d'être près d'elle afin de m'assurer qu'il ne lui arrive plus rien … après tout j'étais ce genre d'amis, protecteur et loyal, et rien n'allait me faire changer. L'expression sur mon visage changea du tout au tout lorsque je l'entendis me dire qu'elle voulait m'avouer un truc qu'elle gardait enfouie en elle depuis trop longtemps.

En effet on ne s'est jamais rien caché l'un à l'autre, cette transparence est l'essence même de notre amitié. Tu peux me faire confiance tout comme je sais que je peux avoir confiance en toi. Je lui fis un regard doux et amical. Tu sais que tu peux tout me dire? Vas-y je t'écoute.

Ma main toujours contre la sienne je voyais bien, à l'en juger par l'expression de son visage, que ce qu'elle tentait de m'annoncer la torturait et lorsqu'elle finit par tout m'avouer j'en fus d'autant plus sous le choc. Fermant les yeux un instant, alors que je sentais que mes ennuis cardiaques voulaient reprendre le dessus, je finis par reprendre le dessus et je glissai ma main contre sa joue.

Je présume que tu as prise cette décision en pleine connaissance de cause alors il ne m'appartient pas de te juger, peu importe tes choix je suis et je serai toujours avec toi. Je l'embrassai sur le front. La seule chose qui me chagrine c'est que je n'étais pas présent pour te soutenir. Je comprends mieux le regard qu'il y 'a eu entre vous deux et ton secret ne quittera jamais cette pièce je t'en fais la promesse.

Mais de rien c'est tout naturel ma puce. Lui dis-je après qu'elle m'ait remercier de l’avoir écoutée et puis je la vis repousser les couvertures afin de se redresser , me demandant d'appeler le médecin puisqu'elle voulait s'en aller, je connaissais ce regard et je savais bien que rien ne pourrait la faire changer d'avis. Bien sur je m'en occupe. Valait mieux ne pas tenter de la raisonner, sur certains points elle pouvait se montrer tout aussi obstinée que moi. Évidemment j'étais surpris par un tel entêtement de sa part mais je l'adorais tellement et puis elle savait parfaitement qu'il m'était impossible de lui refuser quoi que ce soit. Vos désirs sont pour moi des ordres mon altesse. Bien sur j'avais usé d'humour mais d'une certaine façon j'étais en accord avec elle. Faisant signe à une infirmière je lui chuchotai à l'oreille que nous désirions voir le médecin dans les plus brefs délais.

Étant tout deux de parfaits entêté je pouvais aisément la comprendre, après tout j'étais le premier à cacher des trucs à mon entourage concernant mon état de santé – ne serait ce que par fierté – je n'allais donc pas lui faire la moindre remontrance en ce sens. Lui souriant je quittai donc l'hôpital en sa compagnie , après avoir signé la décharge, et c'est après avoir pris place à bord d'un taxi que nous finîmes par se rendre chez moi. En parfait gentleman je l'installai sur le sofa, prenant soins de tout verrouiller et le m'installai près d'elle sur le sofa glissant mes bras autour de sa taille. Tu sais que tu m'as fait peur?

Kira avait beau me dire que tout allait bien, tenter de me persuader qu'elle prenait du mieux, je n'en étais pas moins consumé par la colère. Je me promettais bien de retrouver le type et de lui faire sa fête mais bien sur je ne comptais pas en parler avec Kira car la connaissant elle pourrait tenter de m'en empêcher et étant l'homme protecteur que je suis je n'ai pas la moindre tolérance envers ceux qui osent lever la main sur une femme. Installé près d'elle je me laissai aller à lui sourire au contact de sa main contre la mienne et je passai un bras autour de ses épaules. Je suis heureux que l'on se soit si bien retrouvé.