Faut croire qu'on doit se parler

Simon B. Wellington & Savana Allister

L'anniversaire de mon père approchant, j'étais un peu plus silencieuse et distante avec tout le monde. C'était le premier où je n'allais pas pouvoir me rendre sur sa tombe. Je m'étais absenté du bureau pour me rendre au pont de Brooklynn, j'avais besoin de solitude. Du coup c’était l'endroit rêvé. J'aurais bien pu appelé Steve pour qu'on se voit, seulement je n'avais pas envie d'embêter qui que ce soit avec mes soucis. Je roulais un moment avant de me retrouver sur le pont. Stationné à une place, je descendis et m'appuyais sur la rambarde du pont. Regardant au loin, j'étais pensive. J'avais laissé mon portable dans la voiture. Je me demandais si jamais je n'allais pas faire l'aller retour avec les jours que j'allais pouvoir prendre. Je tenais vraiment à me rendre au cimetière, c'étiat important pour moi.

Habituellement c'est la nuit que je venais me réfugier du haut de mon perchoir, appuyé contre la rambarde du pont de Brooklyn, afin de regarder la ville histoire d'oublier l'ensemble de mes tracas. Il n'y avait qu'en me rendant à cet endroit que je semblais être en mesure de faire le vide et de me livrer à un exercice d’introspection. Cependant , cette fois, j'avais décidé de rompre avec mes vieilles habitudes et c'est en plein jour que je décidai de m'y rendre. Appuyé contre le garde fou du pont, cette petite barrière qui avait comme objectif d'éviter aux gens de tomber dans l'Hudson River, je fixais l'horizon tout en me demandant dans quelle galère je venais de m'embarquer. Bien entendu j'étais heureux de goûter pour une nouvelle fois aux joies de la paternité d'autant plus que j'aimais Aliza mais je ne pouvais pas m'empêcher d'éprouver certaines craintes … dont celle de voir le passé finir par se reproduire, je crois que jamais je ne m'en remettrais si jamais je devais subir une telle perte une nouvelle fois. J'allais devoir prendre une décision pour protéger ma famille et j'allais devoir le faire rapidement.

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Faut croire qu'on doit se parler

Simon B. Wellington & Savana Allister

Ca faisait maintenant un moment que j'étais là, j'allais surement repasser vite fait au poste ou rentrer chez moi. Seulement j'aperçu celui qui aurait du être mon collègue, mais il en avait été autrement. Par la suite j'avais appris pourquoi il avait refuser de travailler avec moi et je ne pouvais pas lui en vouloir, à sa place j'aurais eu la même réaction. Il ne semblait pas non plus dans son assiette, je me ne pouvais pas repartir comme ça. M'approchant de lui, je restais prudente, après tout je ne savais pas comment il allait réagir en me voyant.  " C'est un bon endroit pour être seul, loin de tous le stress de New York je trouve. " Je restais un peu éloigné de lui. Je voyais qu'il n'allait pas bien, mais après tout je ne pouvais pas le forcer à me parler, on ne se connaissait que de vue.

J'étais plus que préoccupé, j'étais si absorbé par mes pensées et mes soucis que je ne portais plus la moindre attention à ce qu'il pouvait se passer autour de moi. C'est alors que je sursautai légèrement en entendant une personne s'adressant à moi. Ce timbre de voix ne m'était pas étranger, bien que je ne parvenais pas à y apposer un visage, et ce n'est qu'au moment ou je me tournai afin de faire face à mon interlocutrice que je finis par la reconnaître. La belle blonde aurait pu être ma partenaire si les choses avaient été différentes, d'une certaine façon je m'en voulais de m'être montré aussi injuste à son égard – elle n'y était pour rien après tout – mais avec ce qui m'était arrivé il m'était tout simplement impossible d'accorder ma confiance à qui que ce soit. J'avais trop perdu. Je lui adressai un faible sourire lorsqu'elle m'adressa la parole. En effet. Je songeais à tas de choses, à tout et à rien. L'endroit est rarement surpeuplé, c'est le lieu rêvé pour s'arrêter un moment histoire de se changer les idées. Je n'avais pas la moindre idée de ce qui pouvait bien l'emmener dans ce genre d'endroit … elle était au NYPD et moi au bureau des affaires internes le destin semblait s'entêter à nous opposer.

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Simon B. Wellington & Savana Allister

J'étais vraiment étonnée de voir ce policier ici. J'espérais qu'au moins on pourrait avoir une discussion digne de se nom et non une discussion plus que tendue comme lorsqu'on s'était présenté dans le bureau du commissaire. Après ma petite interlocution, il me répondait sans m'envoyer promener, c'était une petite victoire pour moi.  " Je suis totalement d'accord avec vous. Et puis ici au moins on a peu de chance de se voir déranger par le boulot. " Je m'étais rapproché de lui. Je voyais bien que Wellington n'était pas au mieux de sa forme mais comment tenter d'en savoir plus alors que lui et moi ne nous connaissions pas. Puis il avait été très clair, il ne comptait pas refaire équipe avec qui que ce soit. Maintenant que je savais son histoire, je ne pouvais que le comprendre. " Je sais que ça ne me regarde pas mais j'ai appris ce qui vous est arrivé. Je suis désolée pour votre enfant et votre femme. "

N'étant pas le plus loquace des mecs, loin de là d'ailleurs, je préférai ne rien ajouter en réponse à ces quelques mots qu'elle venait de m'adresser il faut dire que je n'en voyais pas la pertinence. Lui souriant, faiblement j'en conviens, je l'entendis m'exprimer ses regrets relativement au drame qui avait frappé ma vie il y a de cela, déjà , quelques années. J'aurais pu certes profiter du fait qu'elle venait de me dire que cela ne la concernait pas pour l'envoyer balader mais il aurait été plus qu'injuste de la faire payer alors qu'elle n'y était pour rien et puis elle me semblait plutôt sympa. Merci , c'est gentil. J'étais touché par le geste. Mais bon tout ça remonte à quelques années maintenant. Je tentais d'afficher un certain détachement mais j'avais beau tenter de convaincre les gens je peinais à croire en ce que j'avançais … un peu comme si je ne semblais pas encore prêt à m'affranchir de mon passé.

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Simon B. Wellington & Savana Allister

Simon me remerciait d'être compatisante avec ce qu'il avait vécu, j''étais rassurée qu'il ne m'envoit pas promener. Il disait que ça faisait des années maintenant mais semblait encore en souffrir contrairement à ce qu'il voulait me faire croire. " Je sais que ce n'est pas vraiment pas pareil. Mais je sais ce que vous ressentez. Quand j'étais à l'armée j'ai vu des amis, des collègues mourir. Je pense que vous ne devriez pas garder ce que vous ressentez pour vous. " Je marquais une petite pause avant de reprendre. " Comme vous le savez déjà j'ai quitté San Francisco suite au décès de mon père, vous avez pensé à voyager un temps? Prendre du temps pour vous? " Mon père me manquait surtout qu'on arrivait à la date anniversaire de son décès. Je n'étais pas très en forme aujourd'hui, j'espérais sincèrement que la discussion allait bien se passé.

Je comprenais ce qu'elle tentait de faire même que c'était gentil à elle mais néanmoins je n'étais pas d'accord avec ce qu'elle avançait, il y avait d'énormes différences entre les deux histoires. Chacun a le droit à son avis sur la question. Je pouvais peut être lui sembler cynique mais je n'allais tout de même pas me permettre d'en discuter aussi facilement et puis je n'avais pas oublié que j'avais été trahir par des gens en qui j'avais une confiance pleine et entière … plus jamais on ne me prendra à faire une telle erreur.  Comme je le disais précédemment j'étais plus que persuadé de ses bonnes intentions mais je ne parvenais pas à baisser totalement ma garde. Je ne pense pas que le moment soit approprié pour que je ne me permette un tel luxe. En effet il me restait énormément à faire, il était hors de question que je ne me repose sur mes lauriers alors que les pourris étaient toujours au large. Je comptais bien régler mes comptes avec ces derniers. D'une certaine façon mon âme et mon cœur c'était assombris depuis cette tragédie … bien entendu je savais pertinemment que le fait de me venger n'allait pas me les ramener mais au moins je me disais qu'elles ne seraient pas morte en vain si je parvenais à faire le ménage.

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