En arrivant à Londres, je n’avais pas de repère. C’était différent de chez moi que ça soit les paysages, les gens, la langue… Enfin pour l’anglais je ne me débrouille pas trop mal. Mais je ne connaissais personne surtout, jusqu’à me souvenir de ma chère amie Olivia. Ça fait un petit moment que je ne l’ai pas vu et j’espère qu’elle se souvient toujours de moi. En l’appelant un jour, elle semblait ravie de m’avoir au téléphone et je dois avouer que moi aussi. Avoir une personne dont le visage m’était familier me fait du bien.

Nous discutons de tout et de rien, je lui raconte ce qui s’est passé ces derniers jours et je lui explique également que je vais avoir une réception dans quelques jours mais que je ne suis pas très douée niveau coiffure et maquillage. C’est un domaine qui n’a jamais été mon point fort, préférant m’attacher les cheveux en queue de cheval et j’avais plus souvent de la farine sur les joues que du fond de teint. Elle accepte de m’aider avec grand plaisir et nous nous donnons rendez-vous pour ma séance pouponnage.

Quelques heures se sont écoulées et ça sonne à la porte. Mon majordome va ouvrir et laisser entrer mon amie.

- Oliviaaaaaaa !

Je lui saute dessus, lui faisant un câlin, ravit de la revoir.

- Oh mais je vois que tu as apporté une douceur, fallait pas tu sais.

Mon majordome la débarrasse et nous laisse toutes les deux.

- Tu n’imagines même pas à quel point je suis contente de te voir. A part toi, je ne connais personne ici, alors voir un visage familier ça me rassure beaucoup.

A peine a-t-elle eu le temps de passer la porte, que j’accours et saute sur mon amie, ravie de la revoir. Je ris avec elle quand elle me dit que je devrais lui sauter dessus et qu’on devrait se rouler au sol.

Je remarque ensuite qu’elle a rapporté des petites douceurs et tandis que mon majordome la débarrasse, elle m’explique ce qu’elle a ramené.

- Tu sais comment me faire plaisir, surtout des tartes aux fraises, j’ai hâte de les goûter.

Je la laisse enlever son gilet tout en lui disant que je suis ravie de la revoir et surtout d’avoir une personne que je connais dans un endroit que je ne connais pas, ça me rassure beaucoup. Elle essaye de me rassurer en me disant que j’arriverais à faire de nouvelles rencontres, et j’espère fortement.

Elle me demande ensuite comment je vais, ainsi que ma maman. Un sourire triste apparaît sur mon visage en pensant à elle. Elle me manque beaucoup.

- Ça ne va pas mieux pour l’instant… Elle est prise en charge pour avoir des soins importants, j’attends d’avoir plus de nouvelles. Mais j’aurais aimé être à ses côtés, elle me manque beaucoup…

J’essuie une larme qui commence à couler et me ressaisit. Elle n’est pas venue pour m’écouter me plaindre, je pense qu’elle a autre chose à faire.

- Mais sinon moi ça va. J’ai l’impression d’être dans une prison dorée et de ne plus avoir une totale liberté, mais bon je n’ai pas vraiment le choix. Et toi ça va ? Qu’est-ce que tu fais maintenant ?

Ce que je préfère dans la tarte aux fraises ? Très bonne question. Les fraises c’est bon, c’est juteux et frais. La pâte j’adore aussi pour son petit côté croustillant.

- Je dirais la crème pâtissière. Juste parce que c’est vraiment trop !

Je ris avec elle. Mais au final les trois ensembles forment un dessert parfait. Enfin il y a tellement de desserts que j’adore qu’en vrai il m’est compliqué de choisir un.

Puis elle me demande des nouvelles de ma maman et mon sourit que j’avais au début s’efface petit à petit en pensant à elle. Je sais qu’elle ne va pas mieux mais qu’elle est prise en charge par d’excellents docteurs d’après mon grand-père. Mais j’aurais aimé être à ses côtés plutôt que d’être ici, me sentant complètement inutile pour elle… Les mots de mon amie me rassurent.

- Oui tu as raison… Il faut que je vois avec mon grand-père… c’est que j’ai presque un emploi du temps de ministre à force… Mais je vais faire ça, ça nous fera du bien à toutes les deux.

J’essaye de l’appeler quand j’ai du temps, mais ce n’est pas pareil que le contact physique. Le fait de me retrouver dans les bras de mon amie me fait le plus grand bien. Plus personne ne m’a pris de cette façon depuis que je suis ici et ça m’avait manqué…

Mais je change bien vite de conversation car ce n’était un sujet très joyeux… Je décide donc d’en savoir un peu plus sur elle, ce qu’elle est devenue.

- Oui peut-être… enfin j’ai plus la sensation d’être enfermée plus qu’autre chose. Oh bon courage alors ! J’ai entendu dire que médecine c’était compliqué, mais je suis sûr que tu vas y arriver. Ooooh et qui est donc l’heureux élu ? Enfin je ne suis même pas sûr de le connaître. Mais je suis super heureuse pour toi en tout cas.

Et c’était vrai. Je vois qu’elle a réussi dans la vie, et même si côté cœur, maman était là pour l’embêter, je pense qu’elle arrivera à surmonter ça, et au pire des cas, je serais là pour l’aider et la soutenir si besoin.