Plus je tentais d'y comprendre quoi que ce soit plus je sentais m'y perdre tellement cette histoire me paraissait des plus complexe, les questions sans réponses qui en découlaient ne pouvaient que m'empêcher de dormir … çà est mes remords qui me hante depuis qu'elles m'ont quittées mais je ne compte pas m'éterniser sur cette question car vous la connaissez tout aussi bien que moi. M'étant tiré du lit, puisque je ne parvenais plus à dormir, j'enfilai un jeans et un t-shirt avant de passer ma veste je pris ma moto afin de me rendre au pont de Brooklyn persuadé que le calme apaisant de cet endroit allait m'aider à y voir plus clair. M'appuyant contre le garde fou je devins songeur et c'est à ce moment que je me retrouvai plongé de nouveau dans les souvenirs – encore frais à ma mémoire – de cette visite que j'avais fait au cimetière afin de me recueillir sur leurs tombes.

Début du Flashback

Je venais d'arriver au cimetière, posant des gerbes de fleurs sur les tombes des filles et d'Oxanna lorsque soudain une détonation retentit … posant ma main contre mon bras je réalisai que je saignais la balle m'ayant écorchée le bras. Je me demandais bien qui pouvait bien être assez taré pour tenter de me tirer comme un lapin en plein cimetière – en plein jour de surcroît – et me retournant je ne vis personne.

Fin du Flashback.

J'avais beau retourner la situation dans tout les sens afin de l'observer sous différents angles je n'arrivais pas à y comprendre quoi que ce soit et je finis par sortir de mes pensées alors qu'une lumière – plus qu'aveuglante – en vint à troubler ma vue.

Ma place au sein de l'équipe d'enquêteurs du DOI n'avait rien de simple en soit et le fait que je sois appelé à enquêter sur les allégations qui pesaient sur d'anciens collègues ne pouvaient que me mettre dans une situation pour le moins intenable. Aux yeux de plusieurs j'étais devenu une pourriture qui empêchait les flics honnêtes de faire leur travail mais pour ma part je me disais que s'ils étaient irréprochables ils n'avaient pas à craindre de répondre à quelques questions. Après tout n'est ce pas ce qu'ils disent aux gens qu'ils interrogent lorsqu'ils sont eux mêmes à la recherche d'un suspect? Plusieurs remettaient en cause mon objectivité prétextant que je me montrais aussi chieur afin de me venger et de faire payer le prix à tout le service relativement à cette histoire de flic pourri et corrompu ayant trempé dans cette histoire qui me coûta l'amour de ma vie et mes deux filles … c'était bien mal me connaître que de penser que je pourrais faire preuve d'aussi peu de professionnalisme, je voulais me venger certes mais jamais au point de faire des victimes innocentes.

Repensant aux événements du cimetière je me refusais à croire qu'il pouvait s'agir de flics corrompus voulant me réduire au silence mais pourtant je me devais de me rendre à l'évidence tout semblait pointer en cette direction. Entendant des bruits de pas se faisant de plus en plus rapprochant je me tournai sur ma droite et cette lumière – plus qu'aveuglante – s'estompant alors que cette voiture continua sa route je remarquai une silhouette se profiler à l'horizon même qu'elle s'arrêta à environ un mètre de moi. Regardant en sa direction je lui fis un sourire courtois, rien de plus, et je ne pus qu'avoir une vague impression de déjà vu bien que je ne parvenais pas à m'en souvenir. Probablement mon imagination qui s'évertue à me jouer un vilain tour une fois de plus.

Tel Aviv, je m'en souvenais comme si les événements étaient survenu hier et pourtant cela remontait déjà à un bail. La revoir me paraissait tout aussi irréel qu'étrange,après tout nous ne nous étions pas revu depuis tout ce temps. Lorsque mon regard croisa le sien je lui souris faiblement, davantage par soucis de politesse qu'autre chose, et je l'entendis me dire qu'elle ne croyait pas me revoir depuis les événements de Tel Aviv.

En effet c'est une surprise de te croiser à New York après tout on est loin des sombres recoins de Jerusalem et des ruines de Jericho.

Je continuai de la regarder, ce souvenir de cette mission que j'avais fais en terre Sainte afin de ramener un criminel s'était mal terminée il faut dire que l'enfoiré était protégé en haut lieux mais ça c'était il y a maintenant longtemps et j'ai d'autres soucis en ce moment un peu comme ces flics corrompus qui ont tenté de m'éliminer récemment comme quoi mon enquête semblait les énerver.

Tu es en ville depuis longtemps ? Lui demandais-je tout en lui souriant histoire de meubler la conversation.

L'herbe n'est pas toujours plus verte lorsqu'elle pousse dans le jardin du voisin mais bon je comprends ce que tu veux dire. Évidemment j'avais encore sur le cœur le fait qu'elle m'ait donné un coup de crosse en pleine tête lors de notre dernière rencontre mais elle faisait son travail et elle le mien donc je ne lui en tenait pas rigueur … elle suivait les ordres après tout. Surpris de la voir ici à New York je me laissai à lui demander depuis combien de temps elle était parmi nous … je ne le demandai pas par réel intérêt mais plutôt afin de meubler la conversation … après tout je ne savais plus trop comment je devais l'aborder et d'une certaine façon elle ne semblait pas le savoir davantage que moi. Elle s'approcha un peu plus de moi s'installant sur la rambarde, bien sur j'aurais pu la bousculer afin qu'elle tombe dans l'Hudson River mais je n'étais pas du type revanchard … du moins pas à son endroit. En effet je suis toujours membre du département et toi tu flingues toujours pour le Mossad?

Évidemment il pouvait nous arriver de recevoir des ordres qui par moment pouvaient être de nature à nous paraître plus que discutables d'ailleurs c'est cette conception douteuse de la justice et de sa stupide application au nom du respect de l'autorité qui m'avait fortement incité à quitter mon poste au sein du NYPD après tout je n'acceptais pas de voir que certaines personnes au sein de la direction avaient décidées de clore l'enquête alors que les assassins de ma femme et de mes filles couraient toujours. M'enfin en tant qu'agent du DOI j'étais maintenant bien placé afin d'effectuer moi-même la purge. J'écoutai la jeune femme lorsqu'elle m'expliqua avoir quitté le Mossad … j'étais surpris par ce qu'elle me disait car j'étais persuadé qu'il fallait être un citoyen en règle afin de joindre le FBI mais bon il y a peut-être certains trucs que j'ignorais.

Des soucis avec les anciens patrons ça me connaît. Je lui fis un léger sourire en coin. Je suis désolé d'être , du moins partiellement, à l'origine de tes ennuis avec tes anciens patrons. Une nouvelle vie s'offre donc à toi profites-en.

Lui dis-je alors que mon regard ne parvenait plus à se détacher du sien, elle avait un je ne sais quoi qui n'avait de cesse que de me fasciner.

Elle avait raison lorsqu'elle disait que je n'avais pas à me faire le moindre reproche en regard de cette situation dans laquelle elle se trouvait mais néanmoins je ne pouvais pas m'empêcher d'éprouver un certain sentiment de culpabilité après tout j'étais ainsi fait. Je lui souris en lui disant qu'elle allait pouvoir profiter de cette opportunité en or qui lui était offerte … après tout il était plutôt rare de pouvoir refaire sa vie … c'était une seconde naissance qui s'offrait à elle.

Je la vis descendre de la rambarde afin de s'approcher un peu plus de moi me fournissant une explication que je m'étais bien gardé de lui demander.

Tu sais rien ne t'obligeais à me raconter tout ça, de toute façon cela ne me regarde pas.

Je ne voulais pas la froisser et puis j'avais encore cette histoire à régler avec ces flics pourris qui avaient mis ma tête à prix, afin de ne pas l'embêter avec histoire je lui souris alors qu'elle ne se trouva qu'à quelques pas de moi me proposant de l'inviter à boire un verre … j'ai toujours aimé son petit côté direct.

J'en serais plus que ravi. On prend ta voiture ou ma moto?

Je lui souris lorsqu'elle me dit qu'elle avait toujours désirée connaître ce que pouvait procurer comme sensation le fait de se balader en moto. Tu vas être servie alors. Je reconnaissais bien là son âme d'aventurière et lui désignant l'engin je me dirigeai vers la moto lui tendant un casque afin qu'elle l'enfile et je m'installa, attendant qu'elle se cramponne, afin de mettre les moteurs. C'est parti. Lui dis-je et rapidement je m'engageai sur la route, passant entre quelques voitures, et filant à vive allure et puis nous arrivâmes sur place. Je descendis de moto et je lui pris la main afin de l'aider à faire de même et ouvrant la porte du bar je la laissai passer en premier. Après toi.

Mais de rien. Lui dis-je tout bonnement alors qu'elle venait de me remercier pour lui avoir ouvert et tenu la porte, j'avais beau être un dur et être aigri par la vie je n'en avais pas moins conservé certaines bonnes manières … j'étais un gentleman après tout.

Une fois à l'intérieur je scrutai les environs, tout comme Aliza, une vieille habitude et puis je souris en entendant sa proposition. Installons nous à une table. Celle qui donne sur la terrasse tu en penses quoi? J'étais d'avis que de cette table nous pouvions avoir une bonne vue d'ensemble de l'endroit et des gens qui pouvaient y venir … un atout non négligeable si jamais les choses devaient dégénérer. Oui je sais j'avais cette forte tendance à sombrer dans la paranoia mais lorsque vous savez que l'on a tenté de vous tuer et que d'autres personnes projette de le faire il n'y a rien de plus normal que de demeurer sur vos gardes.

Installé depuis peu je laissai Aliza placer sa commande en tout premier lieu car c'était ainsi qu'un gentleman bien éduqué se devait de se comporter et je finis par placer ma commande soit un whisky sur glace. Je souris à Aliza lorsqu'elle me regarda tout en glissant une main dans ses cheveux et cette question , pour le moins directe, qu'elle m'adressa ne fut pas sans me surprendre.

J'ai passé à autre chose, de toute façon même si je les retrouvais et que je les butais un à un cela ne changerait rien au drame que j'ai vécu et je ne ferais que m'abaisser à leur niveau. Je poussai un profond soupir. Non je préfère me consacrer à mon rôle au sein de l'agence et régler mes comptes d'une autre façon soit en ciblant ceux que je soupçonne d'avoir trempé dans l'affaire … envoyer un flic en prison c'est l'envoyer à l'abattoir.

J'avais changé avec le temps je songeais moins à me venger, du moins physiquement, j'étais devenu plus retors … machiavélique et je préférais les coincer ainsi je pouvais régler mes comptes tout en respectant la loi c'était une façon de rendre hommage à l'esprit de ceux dont je désirais venger la mort.

En effet ma solution pouvait paraître tordue mais ce qu'ils avaient fait l'était tout autant puisqu'ils m'avaient forcé à les regarder descendre ma femme et mes filles alors que je ne pouvais plus rien faire pour elle … il ne fallait pas non plus abuser et tenter de me faire culpabiliser.

Sournois? Je ne crois pas … il faut un châtiment à la hauteur du crime commis.

Évidemment la vengeance n'allait pas tout régler, même si je les envoyais tous vers une mort certaine cela n'allait en rien faire disparaître ce sentiment de peine et de tristesse qui me consume depuis cette nuit fatidique. Je lui fis un signe de tête afin de porter mon verre à mes lèvres et c'est alors que la petite comédie se mit en branle. J'arquai le sourcil à l'écoute de ses premiers mots et je finis par comprendre lorsqu'elle pris place sur moi. Jouant le jeu du parfait petit ami je lui caressai le bas du dos pour ensuite passer mes bras autour de sa taille noyant mon regard dans le sien pour ensuite déplacer légèrement ma tête afin d'avoir le type dans mon champ de vision.

Il est du Mossad? Laisse-moi m'en occuper je sais exactement ce qu'il faut faire. Je lui souris , lui caressant la joue avant d'y déposer un baiser se voulant tout aussi tendre qu'amical lui effleurant les lèvres.

Simon, non, ne fait pas de connerie … il n'y a pas à dire Aliza me connaissait plutôt bien, il est vrai que la témérité me caractérisait plutôt bien et que j'étais exactement le genre de mec à foncé dans le tas, tête baissée, sans trop réfléchir. T'en fais pas ma princesse je m'occupe de ces amateurs. Ce baiser, bien que volé, je l'avais savouré et apprécié. Peut-être étais-ce parce que d'une certaine façon j'étais d'avis qu'il n'y en aurait plus par la suite.

Ce que je vais faire? Tout simplement ce que je sais faire de mieux. Dit comme ça il est vrai que mes propos n'avaient pas de quoi s'avérer des plus rassurant surtout sachant comment j'avais l'habitude de régler mes soucis. Bien entendu je ne sortais jamais sans mon arme mais je pris l'arme de la belle blonde … deux armes ne pouvaient pas être de trop après tout. Je m'approchai d'eux , ils étaient au nombre de trois, et d'instinct je montrai mon badge. Les mecs un petit conseil barrez vous avant que ça ne s'enveniment ...ici votre immunité diplomatique ne tient pas et je m'en voudrais de vous botter le cul. Évidemment ils ne voulaient pas se rendre à mon ultimatum même que j'entendis quelques propos blessant en hébreux me concernant. Insulte envers un représentant de l’ordre? Vous savez que ça coûte cher ce genre de truc? On pourrait vous retourner chez vous séance tenante. Et puis je vis un des mecs tenter de prendre son arme. Non penses-y même pas. Évidemment il n'en avait que faire de ma remarque et continua sa manœuvre qui visait à lui permettre de s'emparer de son flingue … d'instinct je sortis le mien et je lui tirai dans la main ...on pouvait d'ailleurs constater le trou. Un petit conseil cassez-vous … ou ramenez des copains. Je me tournai vers le barman et lui filai un billet. Désolé pour le dérangement. Regardant en direction de la porte je me mis à soupirer. Putain comment je vais bien pouvoir expliquer ça à la cheffe.

La réaction d'Aliza n'était pas sans m'amuser il fallait être soit insouciant ou naïf que de croire que j'allais pouvoir cacher ça à ma chef bien longtemps, bien que je ne comptais pas en parler je me doutais bien qu'un de ces quatre le tout finisse par se rendre à ses oreilles. On voit que tu es nouvelle à New York ma chère, il n'est pas nécessaire qu'un de ces bouffons se mette à table il suffit qu'une personne ayant eu vent de ce que je vienne faire s'échappe devant un agent corrompu et ceux-ci ne se gêneront pas de s'en servir contre moi mais bon ça c'est mon problème et non le tien.

Ayant fini par sortir du bar nous étions maintenant devant ma moto et elle finit par m'avouer qu'ils en avaient après elle depuis déjà un bon moment. S'ils te collent d'aussi près c'est qu'ils sont animés d'intentions peu catholiques à ton endroit. Tu as un endroit sur ou te planquer? Lui demandais-je. Mais tu sais c'est tout naturel et puis si les rôles auraient été inversés tu en aurais fait tout autant. Je souris en sentant ses bras passer autour de mon cou et je passai les miens autour de sa taille. Cette femme avait ce petit je ne sais quoi dans le regard qui était de nature à me perturber, j'avais beau me dire qu'elle avait autrefois tenté de me tuer il m'était pourtant difficile de ne pas succomber à cette folle envie , qu'elle éveillait en moi, de m'abandonner à mes pulsions les plus folles.

Je dois bien admettre qu'Aliza savait comment me faire retrouver le sourire d'ailleurs sa remarque allait en ce sens. Noyant mon regard dans le sien je lui souris bien que j'appréhendais la journée à ma supérieure allait exiger des explications car je n'étais pas dupe tôt ou tard cette histoire allait revenir me hanter.

Comme quoi l'herbe n'est jamais plus verte dans le jardin du voisin.

J'avais toujours été fort dans l'utilisation de ce genre de métaphore et puis je me permis de lui demander si elle avait un endroit pour se cacher le temps que les choses se calment et ce qu'elle me répondit ne fut pas sans m'effrayer.

Tu sais ce n'est pas le luxe de ton hôtel mais si tu le désires j'ai une chambre d'amis chez moi qui n'est pas utilisée et puis d'une certaine façon je crois que l'on se sentirait mutuellement moins seuls. Non? Et puis niveau sécurité chez moi c'est le top, avec la mafia et les ripoux qui veulent ma tête je me suis fait installé un système de vidéo surveillance donc je peux savoir d'avance si ça commence à sentir le roussi. Alors qu'en dis-tu?

Mes bras autour de sa taille et les siens autour de mon cou je noyais mon regard dans le sien, malgré nos différents du passé je dois admettre qu'elle ne me laissait pas indifférents. Je ne pus que sourire lorsque je l'entendis me murmurer qu'elle aurait fait les choses moins proprement que moi si les rôles étaient inversés … j'ai toujours aimé son humour.

Je n'en doute pas.

Lui dis-je alors que sans trop m'en apercevoir je venais de commencer à lui caresser le bas du dos avec l'extrémité de mes doigts.

Vaut mieux ne pas traîner. Lui prenant la main je la fis monter sur la moto avant d'y prendre place à mon tour.