Ma jambe bouge assez vite tellement je suis nerveux. Je fais en sorte de me calmer comme je peux en me concentrant sur les corrections qu’elle a apporté. Je devrais peut-être lui dire que j’ai arrêté mon traitement et que j’ai très mal vécu mon agression. Désolé j’ai encore du mal à me remettre de mon passage à tabac. Et puis j’ai du mal à croire que l’administration pénitentiaire va me faciliter la tâche. Un expert psy me verrait sans doute comme un danger… surtout s’ils se rendent comptent que je prends plus mes medocs… Je me fige alors… bon bah je vais me faire engueuler je crois…

En faire la demande moi-même c’est loin d’être con, mais en même temps cela veut dire que je devrais y aller obligatoirement. Et puis bien sûr elle m’ordonne de reprendre le traitement. Le soir même en plus. Vous avez une idée de ce que ça fait ce genre de médoc ? J’ai pas envie d’en devenir accro ou de rien pouvoir faire à cause d’eux. Mais sois… je les reprendrais… J’ai pas le choix il semble. Sinon, vous pensez que le fait que je me sois fait tabasser peut peser dans la balance ? Ou alors il vaut mieux éviter d’en parler tout simplement ? Parce que si ça joue en ma faveur je m’arrangerais pour que ça m’arrive de nouveau. Je suis prêt à tout pour sortir d’ici.

Pourquoi ils me demanderaient des détails ? Ils y a rien à détailler, d’autre détenus me sont tombé dessus pendant l’émeute alors que j’étais justement resté dans ma cellule pour être tranquille. Il n’y a rien à dire de plus. Je ne suis pas énervé, mais je voudrais juste comprendre pourquoi ils pourraient me poser des questions. Ecoutez, Maître. Ces mecs je m’étais battu avec eux la dernière fois que j’étais ici, ils se sont juste vengés. Et maintenant qu’il va y avoir un contrat sur ma tête… je suis sûr qu’ils sont déjà au courant. Mais ils vont revenir, alors faut que je mette toutes les chances de mon côté pour avoir la conditionnelle.

Je soupire un instant. Non, je ne libérerais pas quelqu’un comme moi. C’est bien ça qui me fait peur. Elle me parle alors de me tenir à carreau et je ricane un peu. C’est ce que je fais depuis que je suis de retour dans cette superbe institution. Je tends mes bras de chaque côté pour bien marqué le caractère ironique de ma phrase. Elle enchaîne ensuite sur le fait qu’elle est dehors, elle. Et je vous remercie pour votre aide. Euh… du coup, pour la lettre vous voulez que je la fasse maintenant ou alors je dois vous la préparer pour un prochain rendez-vous ? Je sais pas vraiment combien de temps il nous reste. C’est que je peux pas avoir de montre.

Leur sourire hypocritement ? Je pense que je devrais pouvoir le faire sans problème. Je récupère alors le brouillon et le pli pour le mettre dans ma poche. Je déclencherais pas de bagarre, mais j’ai le droit de me défendre quand même ? Ou alors je devrais subir sans rien dire ? Ok là c’est une peu de la taquinerie, mais en même temps je préfère demander pour être sûr. J’attends ensuite de savoir si elle veut mettre fin à l’entretient tout de suite ou pas. Comme on a plus le temps de faire quoi que ce soit de constructif je ne lui en voudrait pas de vouloir profiter d’une pause avant un autre rendez-vous ou alors de rentrer plus tôt chez elle.

Promis je vais essayer de pas leur montrer tout de suite que je ne les aime pas. Je lui souris comme elle me dit que je peux l’appeler ou la faire demande pour avoir de l’aide. Mais je pense que je devrais pouvoir me débrouiller seul. Je devrais m’en sortir, j’ai une semaine pour bosser dessus. Seulement je prends un air plus sérieux quand elle me demande de ne pas envoyer les autres à l’hosto ou pire. Je vais essayer de pas en tuer un… Sérieusement je pense que je vais surtout me laisser faire, j’ai pas envie de perdre ma liberté à cause d’un de ces connards. Je prendrais sur moi. Je tacherais de rester un détenu modèle… une victime quoi…

En effet une semaine passe vite. Pour la lettre et puis pour moi. Après cela, bah ça ira vite aussi. Je me lève alors comme elle range ses affaires pour lui serrer la main. Une fois que la porte sera ouverte et que je serais à nouveau menotté, je ne pourrais plus le faire. Je vous laisse le soin de prévoir le rendez-vous avec l’administration. Je ne bougerais pas d’ici de toute façon. Un peu d’humour ça ne fait pas de mal si ? Je me prépare à retourner en cellule après mettre assuré de n’avoir rien oublié. Enfin par rien, je veux seulement dire que je vérifie avoir le brouillon de la lettre. Je vais me mettre sur la lettre quand je serais retourné en cellule. Je veux pouvoir prendre mon temps pour la faire bien. Merci encore d’être venu. L’heure fini par être écoulé et voilà un des gardiens qui vient ouvrir la porte. Aller encore une petite semaine.