Cela fait maintenant plusieurs jours que je suis à l'hôpital. Je peux me déplacer en chaise roulante, c'est tout. Ma blessure au dos m'empêchant pour le moment de me relever. Mais quand je vois ma chère Sofia, tout mes problèmes disparaissent.

Elle me boude un instant, mais ne peux tenir trop longtemps et se jette sur moi pour me faire un câlin. Câlin que je lui rends bien sûr avec grand plaisir. Je lui murmure alors ma réponse à sa question à l'oreille.

- Il n'y en a aucune aussi jolie que toi.

Je la garde dans mes bras pendant encore quelques secondes avant de la faire s'asseoir sur mes genoux.

- Comment tu vas ma puce ? Tu me manques horriblement, tu sais ça ?

Je la laisse me répondre avant de la rassurer sur le fait que je fais tout pour rentrer au plus vite à la maison.

C'est vrai qu'elle est seule chez nous. Il y a bien sûr mes hommes, mais je comprends que ce ne soit pas pareil pour elle. Je devrais peut-être penser à lui prendre un animal de compagnie. Sauf que je n'ai pas le temps de lui en parler que la voilà qui me fait un bisous eskimo comme quand elle était plus petite avant de se placer derrière mon fauteuil. Elle veut qu'on aille son balader dans le couloir.

- Je vous propose comme destination la cafétéria, mademoiselle.

Je la laisse me pousser dans le couloir, précédé par un garde du corps et suivis par un autre.

- Dites moi, jeune filles. Que diriez-vous si je vous prenais un animal de compagnie ? Tu as l'âge maintenant Sofia.  Celui que tu voudras.

J'attends sa réponse, ou sa réaction. L'aidant par moment à diriger le fauteuil. On va bien voir si elle est d'accord avec ma proposition.

Un animal, quel qu’il soit, ne remplace pas la présence d'un parent, ayant grandi avec ma seule mère je sais ce qu'elle peut ressentir, mais j'espère que celui lui permettra au moins de se sentir moins seule. Et puis je suis sérieux, elle a l'âge maintenant d'avoir la responsabilité d'un animal. Puis au vue de sa réaction devant l'ascenseur il faut croire qu'elle n'a pas oublié en vouloir un depuis des années.

- Tant que tu ne me demande pas une mygale, oui tu peux avoir ce que tu veux, un chien, un chat, un oiseau, peut importe. Tu es assez grande, j'ai confiance en toi et peut-être que tu te sentira moins seul.

L'ascenseur arrive et nous nous retrouvons dedans, encadré par nos gardes du corps.

- Alors, que veux-tu ? Tu peux prendre le temps de choisir, il faudra que tu t'en occupe bien. Mais je suis sûr que je peux te faire confiance.

Elle revient se mettre sur mes genoux et je la serre contre moi. Je la laisse réfléchir à voix haute avant qu'elle ne se décide pour un petit chien.

- Alors, va pour un chien. Tu as une idée de la race, me demande pas un Chihuahua, c'est beaucoup trop petit et ça me fait penser à toute c'est femme riche qui le prenne pour un accessoire. Enfin, si tu en veux vraiment un je ferais un effort, mais il y a plein d'autre race.

Non je n'essaye pas de la convaincre, de l'influencer. Mais je lui dit juste ce que je pense.

- Mais dit donc mademoiselle, mes gardes du corps sont là pour notre protection et tu leur facilite pas la tâche. Je sais que c'est dur pour toi, mais je t'ai déjà expliqué, on en a besoin, je ne supporterais pas qu'il t'arrive quelque chose

Sofia s'empresse de prendre son téléphone et de me montrer des photos de petits chiens. Elle me fait rire, ce qui me fait mal, mais je fais tout pour ne pas lui montrer. Je ne veux pas qu'elle s'inquiète pour moi plus que de raison.

- Tu pourras choisir le chien que tu veux. Mais tu te rends compte que c'est un être vivant. Il ne restera pas un bébé tout le temps et tu devras bien t'occuper de lui, ou elle. Mais je pense que je peux te faire confiance.

Tandis que l'on parle l'ascenseur arrive au rez-de-chaussée, là où se trouve la cafétéria. Je la laisse alors me pousser dans sa direction avant que l'on soit rattrapé par mon garde du corps qui semble avoir couru dans les escaliers après que ma fille l'ai coincé hors de l'ascenseur. Je ne peux retenir un sourire avant de lui dire de nous laisser un peu seul. Il nous laisse alors un peu en paix et ma fille et moi on s'installe à une table le temps que je lui donne les sous pour payer ce qu'elle veut pour elle et un café pour moi.

Ma fille va chercher de quoi manger. Je l'attends à la table en la regardant de loin. Pas histoire de la surveiller, mais plutôt pour surveiller les gens autours. Elle revient avec le plateau et le dépose sur la table. Je lui souris alors lorsqu'elle me parle en italien et je lui lance un "grazie" avant de boire une gorgée de café.

Alors ma puce. Comment ça se passe l'école ?

Comme je ne suis plus à la maison je n'ai plus l'occasion de lui demander de me raconter sa journée. Je suis peut-être un homme cruel par moment, mais j'apprécie aussi ces petits moments avec elle.

J'espère que tu n'as pas de problèmes. Sinon tu me le dirais, n'est-ce pas ? Je sais que c'est pas facile tout les jours, mais tu sais que tu peux tout me dire ?

En fait le seul truc que je crains un peu c'est quand elle va commencer à me parler de garçon. Là, je risque de me fermer un peu, même si je sais que je vais bien finir par y passer. Je risque juste d'être un peu critique...