« Non !!! » Je me surprend moi-même à réagir avec autant de virulence à sa question. « Je suis désolé. Je ne voulais pas réagir comme ça. C’est juste que… j’avais besoin d’eux il y a 14 ans. J’ai appris à faire sans eux. Vous… si votre fils venait à se retrouver dans la même situation que moi ? Ce que je ne lui souhaite pas… Est-ce que vous le laisseriez seul ? Je n’ai même pas eu l’occasion de leur dire pour le bébé. En fait… je ne l’avais dit à personne. » Je bois une gorgée pour me donner un peu de contenance. Avant de tourner la tête vers elle. « J’étais tellement en colère que j’ai hurlé à en devenir aphone… si il n’y avait pas eu les gardiens je crois que je l’aurais tuée… je suis un danger ambulant… ça je pense qu’elle leur à dit… je sais pas si ils ont eu toute l’histoire, mais... peut-être que c’est pour ça qu’ils ne me répondaient pas ?

Je me retourne un instant vers les personnes qui nous observent et les fusillent du regard. Elle m’avoue tout de même qu’elle ne sait pas comment elle réagirait si son fils était dans la même situation que moi. Elle me dit ensuite que seuls mes parents pourraient répondre à ma question, que c’est mieux que je ne leur ai pas parlé du bébé. Que…je ne serais pas dangereux selon elle. L’avocate me dit alors que j’avais toute les raisons du monde d’être en colère. « Vous croyez ? Je vais y réfléchir. Peut-être pour Noël. Je verrais bien. » Je vide mon verre et me retourne encore une fois vers elle. « Vous êtes une femme bien, je pense que si vous avez une famille aussi belle c’est que quelqu’un là-haut estime que vous le mérité. »

Je ne sais pas vraiment si je vais le faire ou pas. Mais au moins elle pense qu’il y a une chance pour que je le fasse. Je lui souris comme elle me remercie en me disant qu’elle ne pense pas vraiment le mériter. « Vous le méritez… vous êtes une personne bien. Regardez… rien qu’avec moi. Vous êtes resté ce matin… vous êtes venue ce soir et vous parlez avec moi. Vous m’avez même filé les numéros de deux médecins de votre famille. » Je pose ma main sur son bras, sans savoir comment elle réagira. « Vous êtes la première depuis longtemps à être aussi gentille avec moi, vous êtes une femme bien, je vous l’assure. »

« Vous savez, il y a 14 ans mon avocat ne serait pas resté lui… pourtant j’étais aussi son client. Alors je ne pense pas que ça soit normal. Et puis c’est aussi pour ça que je vous ai invité à venir ce soir. Parce que vous m’êtes sympathique… et puis je ne vous aurai pas dit de venir pour vous laisser dans un coin. » Lily m’assure alors que les médecins dont elle m’a passé le numéro sont très compétent tous les deux. Et au moins elle ne retire pas son bras comme je pose ma main dessus, même qu’elle accepte le compliment que je lui fais. Je ne retire ma main que lorsqu’elle me dit que j’inspire la gentillesse. Je lui souris en retour. « Chut… c’est le secret de tout bon videur ça… » Je ris un peu jaune un peu plus et je vais craquer. « En parlant de ça… je crois que je ne vais pas trop tarder… je suis quand même censé bosser ce soir. » Voilà pour éviter de trop en dire sur moi. Et puis en plus, je ne mens même pas. La patronne est cool, mais faut pas tirer aux flanc.

Bien sûr vue qu’elle rigole je ne peux m’empêcher de rire à mon tour et puis sa réaction est juste parfaite. « Je vous remercie. » Elle regarde sa montre, disant que ma pause doit être finie depuis longtemps. Je l’imite et me rend compte que oui j’ai un peu dépassé. « Ne vous en faite pas pour moi. C’est bon. Mais je vais vous laisser. Si votre fils revient, qu’il vienne me voir… je le ferais entrer. Passer une bonne fin de soirée Lily. Et j’espère vous revoir dans de meilleures conditions. » Tout en parlant je me suis levé et je lui tend la main.

Après lui avoir serrer la main je prend le billet qu’elle a sorti et lui recolle dans la main faisant un signe au barman de ne rien accepter d’elle. « Vous n’êtes certes pas femme à vous laisser faire, mais sachez que je suis plus têtu que n’importe qui d’autre. Je vous invite. » Je vais alors chercher sa veste et la mienne au passage. Je lui tend la sienne en enfilant la mienne. Je vais reprendre mon poste dehors pour le reste de la soirée. Je la raccompagne du coup jusqu'à dehors. « Je vais essayer d’être sage. Mais je promets rien. Faite attention à vous sûr en rentrant. J’ai pas envie que votre compagnon vienne me chercher parce qu’il vous est arrivé malheur. » Je lui souris une dernière fois avant de vite retourner au travail à cause d’un gars qui râle. La nuit va être longue…