Non, mais attends, j'ai pas vu d'éléphants roses, hein. C'était façon de parler et pour rire. Disons que je ne suis pas rassuré des masses par le fait qu'elle dise que ça paraît fou. J'aime pas ce terme, surtout ici. Elle me parle ensuite de prendre une douche et je ne suis pas contre. Je me redresse doucement, pour éviter de me faire trop mal au dos. J'ai pas vraiment envie de réveiller la douleur, maintenant. Un monsieur muscle arrive au même moment et je comprend qu'elle avait déjà prévu de me faire bouger. Je vois que je n'ai pas le choix. On se reverra plus tard ?

Je ne dis rien d’autre et me contente de suivre le monsieur muscle après avoir saluer mon amie, jusqu'à ce qu’on se revoit bien sûr. Une fois dans la salle de bain je prends une douche avant de m’habiller avec l’aide du monsieur muscle. Mon dos est encore sensibles alors je n’arrive pas à tout faire seul. C’est pas la première fois que je le vois et finalement il est pas si terrible, il est même plutôt cool. Il me ramène ensuite dans la salle commune et m’aide à m’installer dans un des fauteuils . Je dois rester tranquille à dit le médecin hier. Encore aujourd'hui. Donc pas de sortie dehors, ou alors en fauteuil, mais il faut surtout que j’évite de trop sollicité mon dos. Alors je me contenterais de rester la à jouer aux cartes avec un autre type. Avec de la chance on aura fini avant que Raven ne reviennent

Comme elle ne dit rien je reste concentré sur notre partie. Le Rami c’est bien. Mais j’ai tendance à perdre et cette fois ne fait pas exception à la règle. Sauf que pour le coup nous avons une spectatrice. Lorsque le gars en face de moi gagne je rigole un bon coup. Me battre à plat de couture devant ma psy… t’es vache quand même. Il rigole un bon coup et je l’accompagne avant qu’il ne se lève après avoir rangé ses paquets de cartes nécessaires pour ce jeu. Je fais un signe à Raven de venir s’installer en face de moi. En lui souriant. Je t’aurais bien proposé de jouer, mais les cartes sont à lui.

Elle me propose d’aller chercher un paquet de carte. Je rigole alors avant de secouer la tête de droite à gauche. Quoi, pour que toi tu puisses aussi me vaincre et m’humilier ? Même pas en rêve. Et puis il faut deux paquets pour ce jeu. Tu vas vraiment privé les autres patients de deux paquets ? C’est vraiment cruel… puis de toute façon j’ai pas encore digéré ta fourberie de tout à l’heure. En utilisant avec les éléphants… comment ça j’ai réagi comme tu t’y attendais ? Tu voulais que je fasse quoi ? Que j’acquiesce ?

Raven comment par me répondre sur le même ton et me tire même un sourire avant de reparler de plus tôt. Je ne comprends pas. C'est pas un problème normalement que je sois toujours sur la défensive ? Là tu me dis que c'est que tu voulais que je fasse. J’arrive plus à suivre, moi. Faut que tu m’expliques. J’avoue que pour le coup je suis perplexe. J’essaye de trouver une explication, mais j’abandonne rapidement pour écouter son point de vue. Peut-être que je comprendrais mieux du coup ?

Je… je vois… je comprends la différence, mais je n’y avait même pas fait attention. Du coup je pense que ça va vous encourager à vouloir me garder encore ici quelques temps ? Si je commence à être moins agressif. Quoi que si je ne l’avais pas été, si ça n’avait pas changer pour le coup vous auriez voulu me garder aussi. Tu sais quoi… j’ai vraiment la sensation d’être en prison. Sauf qu’ici je peux mettre mes propres fringues. Mais j’ai la même sensation d’enfermement. Je ne sais pas si elle aimera entendre une telle confidence, mais au moins je lui dis ce que je penses réellement de la situation.

La différence ? Raven, moi je la vois que très difficilement. Pour moi, c’est la même chose, les portes verrouillées la nuit, la surveillance permanente, les murs hauts et les barbelés. Tout ça me rappel inlassablement la prison. J’ai l’impression d’étouffer, ça ne me plait vraiment pas du tout. Je sais que la raison n’est pas la même et qu’ici je suis là pour être soigné… Mais je ne sais pas si je pourrais tenir encore longtemps. Je la regarde un instant en soupirant avant de regarder dehors, puis toute la salle. Même cette salle me rappelle une des salles communes en prison.

Peut-être pas les distributeurs, certes. Mais oui on avait une télé dans une pièce et accès à quelques livres aussi. Les jeux… on avait des jeux de cartes. Après c’est vrai qu’ici les douches sont chaudes et que je regarde pas dans mon dos à chaque instant… Mais Raven… rien que le fait que savoir que la porte est verrouillée la nuit ça ne me plait pas du tout. Je respire un grand coup. Non, en effet Raven. Tu ne sais pas ce que c'est que d’être enfermé. Tu n’as pas connu la prison… Alors je crois vraiment que tu ne peux pas comprendre ce que je ressens.

Je la fixe un instant en cherchant quoi répondre avant de finalement abandonné l’idée. Elle est aussi têtue que moi et je sais que c’est inutile d’insister. Tu restes sur ta position et moi sur la mienne. Je comprends que tu vois le côté guérisseur de la chose, mais moi pas… Elle me propose alors de sortir. Je dois éviter de trop bouger à cause du dos. C'est toujours comme ça les deux jours qui suivent les infiltrations… Alors je peux pas aller dehors. Parce que c'est hors de question que je sois en fauteuil et puis au moins d’ici je ne voit pas les murs… juste l’arbre. C’est suffisant comme ça.

Au moins on a mit fin à la discussion. Elle ne servait à rien partie comme elle était. Seulement elle insiste un instant sur le fait que sortir m’aurais fait le plus grand bien. Mais elle comprend encore une fois moins point de vue et ne m’oblige pas à sortir comme ça. Elle me propose un café, enfin un déca et je souris en pensant à la vraie bonne cafetière de café que je vais me boire en roulant. Je hoche tout de même la tête et la laisse chercher un peu de déca donc. Lorsqu’elle revient je la remercie. Dis-moi. Pourquoi tu es devenue psy. Je t’ai jamais demandé. Tu as du entendre des trucs horribles, non ?

J’attrape mon gobelet de déca comme elle commence à m’expliquer ce qu’elle voulait faire. Une sportive dans l’âme donc. Mais une blessure a mit fin à sa carrière avant même qu’elle n’ait commencé. J’en ais mal pour elle. En ce qui concerne les choses qu’elle entend je souris un peu nerveusement quand elle me parle d’avoir de quoi écrire des romans. Je bois une gorgé comme elle finie de parler. Ma pauvre je t’envie pas. Comment tu fais pour tenir ? Et… je crois que je vais demander à voir un de tes collègues. Je veux pas te rajouter mon cas. J’espère que tes deux jours de repos qui viennent tu vas les utiliser pour te reposer, hein ?

Non, rassures-toi. Tu es très bien. Je veux juste pas te faire plus de truc pour tes romans. Je veux juste veiller sur toi… Soudain je fais enfin attention à ce qu’elle vient de me dire. Attend. Tu déménage ? Comment ça se fait ? Tu vas vivre où ? Avec qui ? Pas avec ton ex, j’espère ? Il t’as fait souffrir une fois tu mérite mieux. J’arrive assez bien à imaginer Simon entrain de lui sortir la même chose. Du moins s’il avait encore ses souvenirs. Je repose le déca en l’observant. J’attend qu’elle me réponde. Si elle veut m’en parler, bien sûr.

Elle m’explique alors que oui elle va se remarier avec son ex. Je soupire en l’écoutant. Tu as raison… tu fais ce que tu veux. Si tu crois que c'est le mieux pour toi alors vas-y. Je crois qu’en fin de compte tu as parfaitement raison. Je ne peux pas veiller sur toi. Et si tu pense que tu seras heureuse comme ça. Vas-y. Mais s’il te fait encore du mal… il aura affaire à moi. Je fini mon déca et reprend alors. Enfin si tu penses vraiment que je mérite de t’avoir comme psy, je serais ravie que continuer avec toi. Mais je ne veux pas que tu te sentes obligé parce que tu es mon amie…